Fouilles au complexe funéraire de Sésostris III
Par Jacques de Morgan
1 Identification du
propriétaire
1894.
En examinant avec soin les briques dont est
construite la pyramide, ainsi que celles qui composent les mastabas de la XII dynastie,
j'ai vite reconnu que non seulement elles présentent les mêmes dimensions, mais
aussi qu'elles portent les mêmes marques. Il était aisé de conclure de cette
observation que fort probablement cet ensemble de monuments appartient à la
même époque. D'un autre côté, les fouilles exécutées par ordre de M. Maspero
dans le corps même de la pyramide avaient démontré qu'il n'existait aucune
chambre funéraire dans la construction, et le sondage que j'avais fait opérer
prouvait que jusqu'à 10 mètres environ de profondeur au-dessous du plan des
fondations il n'y avait pas lieu de chercher des substructions. Il ne restait
donc plus qu'une hypothèse, celle de caveaux creusés dans le rocher à une
grande profondeur au-dessous du sol.
L'entrée des souterrains pouvait être, ou bien une
descenderie analogue à celle du Sérapéum du nouvel empire à Saqqarah, ou bien
un simple puits vertical creusé comme le sont ceux des mastabas voisins. Dans
les deux cas je devais rencontrer à la surface du sol sous les sables meubles du
désert les débris extraits des galeries souterraines.Les
puits des mastabas de Dahchour sont toujours entourés des haldes de leur
creusement, fragments de grès tendre entremêlés de bandes d'argile qui
correspondent aux divers lits traversés par le puits.
Au milieu de ces assises friables sont fréquemment
de gros nodules de grès siliceux brunâtre. Ces parties plus dures ont souvent
été respectées par les ouvriers qui, en les brisants entièrement, auraient
craint de dégrader les parois de leurs travaux et de causer des éboulements. En
comparant des fragments de ces nodules aux débris rapportés par mon sondage au
perforateur au centre de la pyramide j'ai de suite compris que c'est à un noyau
siliceux que je devais l'arrêt de mes trépans. Une étude postérieure des
terrains me montra que c'est justement à dix mètres environ au-dessous du sol
que se trouve la couche de grès dans laquelle les nodules sont les plus
fréquents.
Tout en me livrant à ces observations, j'ouvrais
deux tranchées, larges d'environ dix mètres, et qui Tune et l'autre partant du
mur d'enceinte de la pyramide marchaient l'une vers le centre de la face
septentrionale, l'autre vers le centre de celle tournée à l'orient. Ces travaux
étaient destinés à me donner les dimensions exactes de la pyramide et aussi à
me permettre d'en étudier la construction.
La tranchée du nord, menée jusqu'à la roche en
place, mit à jour des débris du fond entre les deux murailles d'enceinte; elle
découvrit aussi le côté occidental d'un mastaba construit tout auprès de la
pyramide et bon nombre de blocs du revêtement incliné du grand monument. Mais
je dus arrêter provisoirement ces chantiers, car j'avais à remanier les débris
des travaux antérieurs et chaque mètre carré de surface examinée exigeait un
déblai de 10 à 12 mètres cubes.
La tranchée de l'est me conduisit jusqu'aux débris
tombés naturellement de la pyramide et aux décombres laissés par les ouvriers
qui, dans l'antiquité, en avaient exploité le revêtement de calcaire. Dans le
cours de ce travail je rencontrai les fragments informes d'un temple ou d'une
chapelle jadis ornée de bas-reliefs, de stèles et de sculptures de tout genre.
Ce monument avait renfermé jadis des voûtes en arc de cercle dont le fond peint
en bleu de ciel était parsemé d'étoiles jaunes.
Le nombre des pierres sculptées que je rencontrai,
la finesse des sculptures et la position même des débris me firent présumer que
jadis la pyramide était flanquée vers l'orient d'un temple comparable à ceux
qui ont été rencontrés près des pyramides de pierre et en particulier à
Meïdoum. Mais jusque-là je ne pouvais
faire aucune supposition sur le nom du souverain auquel nous sommes redevables
des monuments du nord de Dahchour.
Enfin les ouvriers rencontrèrent une pierre sur
laquelle se lisaient les titres du roi Ousertesen III * et qui portait encore un fragment de son
cartouche fig
111 et le lendemain de cette découverte, une autre inscription me donna le
cartouche complet et les titres du souverain
fig 112
* Ousertesen III ancien nom
de Sésostris III
Ces premières recherches m'avaient fourni de
précieuses indications, car les fragments ne provenaient pas d'une stèle, mais
bien des sculptures qui ornaient le temple funéraire. Des indications de ce
genre avaient été bien des fois considérées comme suffisantes pour établir la
date d'un monument. Continuer les travaux de l'est devenait inutile, puisque
j'avais acquis la certitude que le temple funéraire du roi avait été
entièrement détruit, poursuivre ceux du nord était trop dispendieux. D'ailleurs
j'avais rencontré les haldes de travaux souterrains, et l'existence d'un ou
plusieurs puits dans les environs ne faisait plus pour moi aucun doute.
Découverte du Puits des Spoliateurs
Réunissant tous mes ouvriers dans la partie située
entre l'angle nord-ouest de l'enceinte et la pyramide, je fis exécuter un grand
nombre de sondages à la pioche, distants les uns des autres de deux mètres
seulement. Je suivis également les fondations du mur d'enceinte, afin d'en
déterminer les proportions d'une façon rigoureuse. Enfin, le 26 février, les
sondages accusèrent une dépression de la roche en place. Ils pénétraient dans
l'entonnoir d'un puits situé à 10 mètres environ du mur d'enceinte presqu'au
nord de l'angle du nord-ouest de la pyramide. Ce puits était de pauvre aspect,
et a priori on n'eut jamais cru qu'il donnait accès dans la nécropole des
reines.
Les puits des tombeaux qui ont été violés aux
basses époques sont toujours remplis de sable fin, pour ainsi dire tamisé. Cela
tient à ce que les spoliateurs, ayant vidé le puits à une époque où les
tombeaux n'étaient plus surveillés, les ont laissés ouverts; le vent du désert
les a alors remplis de matériaux légers. Ceux, au contraire, dont la spoliation
remonte à une époque reculée ou qui n'ont jamais été profanés, sont remplis de
débris jetés intentionnellement.
Dans le puits que nous venions d'ouvrir le
remplissage était fort dur, composé de cailloux, de débris de grès et de
fragments de calcaire de Tourah. Ces déblais n'avaient point été maniés depuis
bien des siècles, car dans l'orifice même du puits, à quatre mètres environ de
profondeur se trouvait un tombeau que son mobilier funéraire permit d'assigner
à la XXVIe dynastie (fig. 113). Le corps était allongé du nord au sud, posé à
même la terre, et deux petites murailles faites de briques arrachées à la
pyramide composaient tout son sarcophage.
La momie était corrompue et les os, qui seuls
subsistaient, étaient encore enroulés dans des linges grossiers; les objets qui
l'accompagnaient étaient peu nombreux : nous avons trouvé deux bras munis de
leurs mains, faits d'une dent d'hippopotame sciée en deux, une amulette
présentant la forme générale d'un scarabée, mais figurant un hérisson, deux
boucles de verre, quelques épingles et des anneaux de bronze, un collier en
perles de verre, deux vases en terre grossière. Bien que très pauvre, ce
mobilier permit à E. Brugsch-Bey (1) d'attribuer
à l'époque saïte la tombe qui le renfermait. Le puits que nous vidions n'avait
pas été employé à la descente des sarcophages, car, en le creusant, les
ouvriers avaient respecté tous les nodules siliceux qu'ils avaient rencontrés,
de telle sorte que cette entrée ne pouvait servir qu'à la circulation de l'air
dans les souterrains ou à des spoliateurs
Découverte des Appartements funéraires
Les journées du 26 et du 27 février furent
employées au déblaiement du puits. Enfin le 28, vers midi et demi, mon raïs (2) de fouilles, Roubi Hamzawi, vint, très
ému, m'annoncer que l'entrée était découverte.
En effet, dans l'angle oriental du puits s'ouvrait
une galerie basse, tortueuse, encombrée de matériaux de tout genre et de débris
: il s'en exhalait une odeur de renfermé et une chaleur suffocantes. Ce rameau
de mine conduisait à une chambre funéraire habilement construite en calcaire de
Tourah, puis venait une longue galerie bouchée par les décombres à son
extrémité et sur laquelle s'ouvraient plusieurs tombeaux.
La première visite que je fis aux souterrains ne me
permit que de juger imparfaitement de leur étendue. Les caveaux funéraires qui
s'ouvraient sur la gauche étaient d'un accès très difficile. Ils semblaient
tous pareils à celui par lequel j'étais entré dans ces catacombes.
Fig. 116
Dans la première chambre funéraire le sarcophage
avait été brisé; au milieu de ses débris gisaient les fragments d'une statue de
diorite dont l'inscription mutilée donnait le sens suivant fig. 116 «. Le prince et chef, décoré de l'abeille,
ami unique, gouverneur du palais secrétaire en chef de ... en (toutes ses»
demeures,... préposé au palais, Mentou-Nésou». Le second caveau avait été
plus respecté; le sarcophage Fig. 117
bien qu'ouvert, était entier, Il portait près de la tête l'inscription :
L'héritière, épouse du roi associée à la
couronne, Nefert-hent Fig. 118
Fig. 117
Fig. 118
Là se terminèrent mes recherches de la première
journée; les spoliateurs avaient à tel point encombré l'extrémité des galeries
qu'il n'était pas possible de pénétrer plus avant. Je fis dès lors commencer le
déblaiement en répandant les débris dans les galeries largement ouvertes, car
il était impossible de songer à faire sortir tous ces matériaux par le seul
orifice que nous eussions jusqu'alors à notre disposition. Le travail était
d'autant plus pénible que l'air déjà vicié du souterrain devenait irrespirable
et qu'à chaque instant les lumières s'éteignaient d'elles-mêmes. Le déblaiement sommaire fit découvrir
l'entrée des souterrains de l'étage inférieur et permit de trouver derrière une
porte de pierres de taille, qui barrait la galerie principale, des débris venus
de l'extérieur et prouvant qu'il existait non loin de là une autre sortie des
caveaux.
D1
Dessin original Frank Monnier
Je fis de suite à la boussole le plan des parties
du tombeau que j'avais pu parcourir jusque-là, puis, reportant ce tracé sur la
surface du sol, je déterminai le point où je supposais être le puits principal,
et j'ouvris une tranchée qui me donna de suite l'orifice que je cherchais. Dès
lors, un courant d'air étant établi dans les galeries, les travaux devinrent
plus aisés et le déblaiement définitif commença.
Travail
personnel d’après le dessin de J de Morgan
En examinant avec soin le
puits que je désigne sous le nom de «puits des spoliateurs», on se demande si
cette entrée est réellement due à la pioche des violateurs de la galerie des
reines ou s'il n'a pas été creusé pendant que se faisait la construction des
souterrains afin d'aérer les galeries.
Fig. 120 Travail personnel dessin de J de Morgan
Son éloignement de la tombe princière, la
négligence avec laquelle il a été creusé, la direction incertaine des travaux
en galerie me portent à croire qu'il fut un ouvrage clandestin, car s'il eut
été simplement destiné à l'aérage, les travaux eussent été menés avec plus de
précision et de méthode. La galerie ne déboucherait pas dans un caveau
funéraire, mais bien dans le souterrain principal. Enfin elle aurait été
dirigée en ligne droite et ne présenterait ni ces changements de direction, ni
ce cul de sac qui témoignent des hésitations des ouvriers.
Mais pour exécuter un pareil travail qui bien
certainement dura plusieurs mois, pour déterminer la profondeur du puits, la
pente et la direction de la galerie, il était nécessaire que les spoliateurs
fussent admirablement renseignés sur la position des souterrains et ces détails
ne purent être connus que des contemporains de la construction et des prêtres
qui pendant des siècles furent les gardiens de ces tombeaux. Ces faits semblent
indiquer que la spoliation date du moyen empire, que les prêtres étaient
probablement de connivence avec les voleurs et que, n'osant ouvrir le puits
principal, ils creusèrent une entrée factice d'après les indications qu'ils
possédaient encore sur la topographie souterraine des lieux.
Ces exemples de spoliation des tombes peu d'années
après leur établissement sont très fréquents dans l'Egypte antique. Nous
possédons même les procès-verbaux dressés par les scribes officiels après le
pillage des tombeaux.
Quatre tombeaux s'ouvraient sur la galerie
principale (Dessin D1) le premier, le
troisième et le dernier étaient anonymes, le second était celui d'une reine.
Découverte Galerie des princesses
L'étage inférieur contenait huit sarcophages dont
deux seulement portaient des inscriptions. Ils
avaient appartenu aux princesses Ment (fig. 122) et Sent-Senbet-s (fig.
123), filles royales. La nécropole souterraine que je venais d'ouvrir n'était
donc pas le tombeau du roi, mais bien la galerie des princesses, l'une des
annexes du tombeau principal. Plus tard, je découvris dans les trésors les noms
des princesses Hathor-Sat et Mérit et sur les débris vermoulus d'un coffret de
bois les titres d'une sixième fille royale. Ces découvertes successives vinrent
affirmer mon opinion, mais elles ne fournissaient pas le nom du roi.
J'étais toutefois surpris d'avoir rencontré dans le
premier tombeau de l'étage supérieur des fragments de statue portant un nom
d'homme : comment se faisait-il qu'un prince, chancelier royal, gouverneur,
secrétaire, préposé au palais eut sa statue dans le tombeau réservé aux
princesses?
Les fouilles furent continuées avec activité;
j'avais recommandé à mes reis de ne laisser aucun coin inexploré, aucune
surface sans avoir gratté jusqu'à la roche, en place
les moindres débris et les sables- J'espérais trouver l'entrée d'un caveau
conduisant à la chambre royale; je pensais également que sous les débris je
rencontrerais quelques objets, peut-être même une cachette.
La tombe N°3
Dans la tombe n° 3 fig. 124 une muraille de grès et de briques n'avait
pas été détruite par les spoliateurs. J'ouvris cette porte et trouvai derrière
une seconde muraille en calcaire duquel était un coffre cubique en granit. Cette
caisse n'avait jamais été ouverte, elle contenait de superbes canopes d'albâtre
malheureusement sans inscriptions.
Fig. 124 Travail personnel dessin de J de Morgan
Une autre caisse semblable située près du
sarcophage était également restée vierge. Je l'ouvris et trouvai au milieu
d'une caisse de bois vermoulu quatre canopes sans textes. Mais si les vases
étaient muets, la caisse ne l’était pas, car une longue inscription était
tracée sur ses quatre faces. Autrefois cette caisse avait été ornée sur ses
angles de feuilles d'or qui gisaient au milieu des débris lors de la
découverte. L'inscription, malheureusement très mutilée, était d'une extrême
fragilité. J'en pus copier quelques lignes qui fournissent les titres et le nom
de la princesse royale fig125
Lorsqu'on est accoutumé à fouiller des mastabas de
l'ancien empire, on n'est pas surpris de la sobriété d'inscriptions des
monuments funéraires de la XIIe dynastie. En effet, les murailles, quoique
parées avec le plus grand soin, sont restées d'une blancheur immaculée; les
canopes, sont presque tous lisses et les sarcophages eux-mêmes ne portent que
très rarement des textes d'un laconisme excessif : comme dans les tombeaux des
premières dynasties, tout le luxe de bas-reliefs et d'inscriptions était à l'extérieur.Jusque-là, je ne pouvais apprécier l'âge de cette
tombe de princesses que par la comparaison du travail avec celui usité dans les
mastabas de la XIIe dynastie, et les documents les plus importants que je
possédais étaient ceux fournis par les fouilles de la surface où des fragments
de bas-reliefs m'avaient donné le cartouche d'Ousertesen III. Mais, fort
heureusement, une découverte imprévue allait jeter un jour nouveau sur le
monument et prouver définitivement qu'il a bien été construit sous la XIIe
dynastie.
L'examen méticuleux du sol des galeries fit
découvrir le 6 mars une cavité creusée dans le rocher au pied du
sarcophage C. — Le terrain était meuble
et le pied de l'ouvrier s'enfonçait au milieu des débris mobiles. En quelques
coups de pioche la cachette, car c'en était une, décela ses trésors : des
bijoux d'or et d'argent, des pierreries étaient là, entassés au milieu des
fragments vermoulus d'un coffret où jadis ils avaient été renfermés. Cette
boite, cubique, de 3o centimètres d’environ de côté, n'existait plus qu'à
l'état de poussière, mais on retrouva les fils d'or dont elle était incrustée
et des hiéroglyphes d'argent qui jadis composaient le nom de la propriétaire du
trésor.
Les anciens, au moment de l'inhumation, pensant à
juste titre que les richesses accumulées dans les sarcophages, dans les
chambres d'offrandes et sur les momies elles-mêmes seraient un jour la proie
des spoliateurs, avaient soigneusement caché les bijoux de la princesse Hathor-Sat
dans un lieu où personne ne put soupçonner leur existence. C'est ainsi qu'ils
échappèrent aux recherches anciennes et que, grâce au soin méticuleux avec
lequel les moindres poussières furent enlevées des galeries, ils furent
découverts par le Service des antiquités.Dans ce
trésor, plusieurs pièces portaient des cartouches royaux; le pectoral fournit
celui d'Ousertesen II et un scarabée le nom d'Ousertesen III. Il était dès lors
démontré que la princesse Hathor-Sat, probablement fille de la reine Nefert-Hent
avait eu pour père l'un des deux souverains de la XIIe dynastie dont elle
portait les noms gravés sur ses joyaux.
Lorsque, parcourant les galeries peu après leur
découverte, j'avais été sans cesse arrêté par des encombrements de débris,
j'avais espéré que sous ces décombres s'ouvrirait un chemin conduisant aux
appartements de la tombe royale, mais le déblaiement m'avait détrompé bien vite
et aucune communication n'existait entre ces caveaux et le centre de la
pyramide. La galerie toute entière avait été creusée pour les princesses ; il
fallait chercher ailleurs l'entrée des autres souterrains et reprendre les
fouilles de la surface. La galerie principale est, je l'ai dit, dirigée de
l'est à l'ouest, mais elle n'est pas placée sous la pyramide, son axe est
distant de 15 mètres du pied du revêtement de calcaire. Ces tombeaux ne sont
donc que des annexes de la tombe principale.
Parmi les objets découverts dans la galerie des
princesses, en dehors des deux trésors, je dois citer deux vases de terre cuite
portant des inscriptions hiératiques (, d'autres, oubliés dans les couloirs,
soit par les ouvriers lors de la fermeture des tombeaux, soit lors du
creusement de la galerie, une sorte de table d'offrandes circulaire) en
calcaire de Tourah grossièrement travaillé, quelques vases d'albâtre gisant à
terre près des sarcophages, deux têtes de massue, l'une de granit, l'autre de
quartz , placées toutes deux près du sarcophage de la reine Nefert-Hent, une
demi sphère de grès, un tube de terre émaillée, un pilon de bronze (fig. 174,
175) et une petite statuette mutilée .
Près du sarcophage n° 3, dans une chambre restée
fermée, se trouvait une caisse de granit renfermant les canopes de la défunte.
Ces vases d'albâtre (fig. a) étaient divisés en deux paires, l'une d'elle,
composée de vases coniques, l'autre de canopes plats d'une forme inconnue
jusqu'alors. Dans la galerie inférieure» une caisse à canopes (fig. fi) mérite
une attention spéciale : elle figure des bottes de roseaux et est faite de
grès; c’est non loin de là près du second trésor, qu'ont été rencontrés les
fragments de canopes nous donnant dans leurs inscriptions fig. 126 le nom d'une princesse. Comme on le voit,
en dehors des deux trésors, la galerie des princesses ne renfermait que fort
peu de choses. La spoliation avait été faite avec tant de soin que jusqu'aux
moindres fragments avaient été enlevés; les débris des squelettes eux-mêmes
avaient presque tous disparu. Je dois toutefois en excepter quelques crânes fort intéressants qui ont fait l'objet du travail spécial de
M. le Dr Fouquet.
1 Brugsch, Heinrich né à Berlin
le 18 février 1826
Dictionnaire géographique de l'ancienne Egypte: (1879) contenant par ordre
alphabétique la nomenclature comparée des noms propres géographiques qui se
rencontrent sur les monuments et dans les papyrus
2 Raïs ou Reis ( رئيس)
ici chef ou contremaitre des fouilles . Dans le langage courant égyptien
el Raïs selon le contexte qualifie un personnage important. C’est aussi le
titre donné au président de l’Egypte
Jacques de Morgan en 1892, directeur du service des
Antiquités d'Egypte. Il a été nommé à ce poste en 1892 malgré l'opposition de
Gaston Maspero qui aurait préféré qu'un "vrai" archéologue soit nommé
plutôt qu'un ingénieur