E KARNAK A GIZEH
Le 26 Novembre David Roberts arrive en vue de Karnak. Lors d’un des jours suivants Roberts dessine plusieurs sketchs du temple de Karnak. Dans son journal, on lit: "Karnak est plus étonnant que Louxor Sa magnificence est inimaginable tenter de décrire rationnellement ce que j'ai vu serait ridicule..." C’est peut-être pour cette raison qu'il n'y a passé qu'une journée
Le 1-Décembre il est à Louxor et visite la plaine de Thèbes pour dépeindre la Vallée des Rois, les colosses de Memnon et Ramesseum à Thèbes. Il quitte l'ancienne Thèbes l’après-midi du 5 Décembre et atteint Dendérah le lendemain matin ou e Roberts se mit au travail avec enthousiasme.
Le 9-Décembre Roberts avait 100 dessins de tous les temples connus d'Abou Simbel à Dendérah. Satisfait de son travail il décide de partir directement pour le Caire.
KARNAK
Karnak vient de l'arabe al-Karnak, expression signifiant "le village fortifié". Ce plus grand complexe religieux de l'Egypte ancienne (123 hectares) comprend l'enceinte du dieu faucon Montou au nord, celle d'Amon-Râ au centre, celle de la déesse Mout son épouse au sud.
Le temple de Karnak est sûrement le sanctuaire le plus complexe de tous ceux qui jalonnent les rives du Nil. Sa lecture est rendue, actuellement, d’autant plus difficile qu’il se présente comme un gigantesque fouillis de ruines dont les plans d’origine ont tellement été désorganisés qu’il est bien compliqué parfois de dire qui a fait quoi dans la mesure où les Pharaons bâtisseurs n’ont pas hésité à « emprunter » à leurs prédécesseurs quelques pierres déjà en place.
KARNAK PORTE D’ENTREE NORD SUD
Orienté selon ces deux axes orthogonaux, le site de Karnak reflète la conception fondamentale que les Égyptiens se faisaient de l'ordre du monde. L’axe nord-sud est un axe terrestre qui correspond au cours du Nil, L'axe est-ouest un axe céleste qui répond à la course quotidienne du soleil, second principe vivificateur de la terre d'Égypte. Il commence à L'Est au Dromos pour finir au Sanctuaire d'Amon à L'Ouest
KARNAK SOUS LA SALLE HYPOSTYLE
Difficile de ne pas éprouver un choc visuel lorsque l'on franchit les portes du second pylône et que l'on pénètre dans la grande salle hypostyle. Chef d’œuvre inégalé de l’art pharaonique, cette Salle incomparable procure au visiteur une étrange impression où se mêlent émotion, admiration mais aussi une certaine crainte devant tant de gigantisme et de puissance. Seti I n’eut pas le loisir de terminer l’œuvre entreprise.
Une forêt pétrifiée de 134 colonnes papyriformes ouvertes ou fermées, surgissent parfaitement alignés dans une salle de 102 mètres de longueur et de 53 mètres de largeur, soit d'une superficie de 5406 m². Les colonnes de l'axe médian, hautes de 24 mètres, développent une circonférence comprise entre 10 et 15 mètres, là où les chapiteaux s'ouvrent en corolles.
Les deux rangées axiales sont chacune composées de six colonnes de 23 m de haut et offrent un chapiteau à papyrus ouvert. Elles sont l’œuvre d’Amenhotep III.
LOUXOR
CHAINE LYBIENNE VUE DEPUIS LOUXOR
Baptisée par Homère la ville aux cent portes, tant était grand le nombre de ses temples aux entrées monumentales, la ville de Louxor est édifiée sur l'ancienne cité antique de Thèbes fondée il y a quatre millénaires. Son nom vient du mot arabe el-qusur (forteresse) qui dérive du mot romain castrum.
Louxor est divisée en trois zones : la cité proprement dit, le village de Karnak à deux kilomètres au nord-est, les nécropoles et monuments funéraires de Thèbes sur la rive occidentale du Nil. L'ensemble forme un véritable musée en plein-air qui n'a pas d'équivalent ailleurs dans le monde.
VUE GENERALE DU TEMPLE DE LOUXOR
Cette ville était encore un fantôme si gigantesque pour notre imagination qu’à la vue de ces ruines éparses, l'armée napoléonienne s'arrêta d'elle-même. Par un mouvement spontané, on battit des mains». Les vestiges, largement enfouis sous les sables, ont été dégagés et réhabilités par Maspero à partir de 1883
Le temple de Louxor, dédié à la triade des divinités de Thèbes Amon, Mout et Khonsou, était relié au premier pylône du Grand temple d'Amon à Karnak par un dromos rectiligne de 2.5 kilomètres bordé de plus de 700 sphinx qui traversait la ville. Il en subsiste les deux extrémités, ainsi qu'un tronçon mis à jour au centre de la ville moderne.
Le temple de Louxor n'était qu'un temple reposoir utilisé une fois l'an, lorsque le dieu Amon quittait solennellement son sanctuaire principal de Karnak. Il comprenait une résidence et un palais méridional qui hébergeait le dieu entouré des prêtres à son service. D'une longueur de 260 mètres et d'une largeur d'environ 50 mètres, l'édifice est de dimensions plus modestes que le temple de Karnak.
L'obélisque de granit rose de 25 mètres érigé au premier plan est le frère de celui qui se trouve place de la Concorde. Son socle est orné de quatre babouins. L’exemplaire parisien érigé au milieu de la place parisienne a été donné à la France en 1831 par Muhammad Ali, vice-roi et Pacha d'Egypte. Le monument, d'un poids de 230 tonnes et mesurant 23 mètres de hauteur, parviendra à Paris quatre années plus tard, sous le règne de Louis-Philippe. Son socle rappelle les moyens techniques et les ruses nécessaires à son transport et son érection sur la place. Le don d'origine portait sur les deux obélisques. Les efforts entrepris pour déplacer le premier exemplaire calmeront les ardeurs des hommes politiques de l'époque et ce n'est que très récemment que la France a officiellement renoncé à faire valoir ses droits sur le deuxième.
Colosses de Ramsès II assis Statues monumentales La majestueuse porte du pylône est flanquée de deux colosses en granit, représentations de Ramsès II assis sur son trône. Devant chaque môle du pylône, quatre autres statues de Ramsès II debout, en granit rose, se partageaient l’espace avec des mâts supportant des étendards. Seul subsiste aujourd’hui un de ces colosses, les autres ayant été allégrement débités aux époques ultérieures, quelques blocs épars gisant encore à proximité.
DENDERA
VUE LATERALE TEMPLE DE DENDERA
C’est un site étrange, à la mesure des mystères qu'il contient. A environ 60 km au nord de Louxor se dresse, sur la rive gauche du Nil, à la lisière du désert, un grand temple ptolémaïque dédié à Hathor. La cité dont le temple en était le cœur a disparu. Il ne reste plus que l'édifice sacré, superbe dans son isolement, loin du monde profane et de son agitation. Quelques palmiers, la montagne au loin, le silence du désert, les pierres d'éternité, la masse imposante du temple
C’ est l'une des entrées de l’enceinte en briques qui entourait le temple sacré de Dendérah. M. Roberts dit : « Elle est dans un si parfait état de conservation, que ses sculptures sont aussi nettes que le jour où elles ont été réalisés, sur certaines parties la coloration des peintures est toujours vivante. Sur le socle de la corniche, 'il y a une inscription en grec bien conservés, dont je n’ai pas eu le temps de copier, et qui je pense a échappé à l'attention des autres voyageurs. »
Derrière le grand temple d'Hathor fut érigé un édifice très particulier, consacré à la naissance de la déesse Isis En ce beau jour de la nuit de l'enfant dans son berceau, Isis fut mise au monde à Dendérah sous la forme d'une femme noire et rose. Il lui fut dit par sa mère le ciel: tu es plus ancienne que ta mère, d'où le nom d'Isis (jeu de mots, en égyptien, entre la racine « être ancien » et celle servant à écrire le nom d'Isis) ».
La façade du temple couvert ne ressemble à aucune autre. C'est l'univers d'Hathor qui s'impose à nous avec ces six colonnes qui sont les instruments de musique de la déesse, des sistres surmontés de la tête d'Hathor aux oreilles de vache, au-dessus de laquelle se trouve une petite chapelle.
SOUS LE PORTIQUE DU TEMPLE DE DENDERA
SIOUT Aujourd’hui ASSIOUT
SIOUT est mentionné comme le lieu où se sont réfugiés Joseph et Marie, et leur nourrisson pour fuir a la persécution d'Hérode. La Vierge Marie serait apparue à Assiout, le 17 août 2000, sous la forme d’un halo de lumière intense, entourée de colombes et d’un tourbillon d’éclairs. Cette apparition est reconnue comme officielle par l'Eglise Orthodoxe Copte.
La ville est situé à mi-chemin entre le Nil et les collines libyennes qui abritent de nombreuses grottes et tombeaux. De sa situation au centre d’une vaste plaine très fertile, elle était le point de départ des routes de caravanes conduisant aux oasis.
Pendant la crue du Nil la ville protégée par une digue échappe à l’inondation. En 1869 Roberts nous indique une population de 20 000 habitants. Aujourd'hui, la ville d'Assiout a presque 400 000 habitants et la plus grande concentration de Chrétiens Coptes.
BENI HASSAN
Parmi les trente-neuf tombes de l'immense nécropole creusées dans la falaise, douze présentent des décorations murales d'un grand intérêt qui évoquent des thèmes empruntés à la vie agricole, la chasse et l'artisanat. Sur cette lithographie Roberts a représenté l’entrée du tombeau de Khnoum hotep
DASHOUR SAQQARAH
Au premier plan on peut observer les Pyramides de Dahchour et plus loin la pyramide de Djoser sur le site de saqqarah
David Roberts raconte : " Sur le Nil un bateau de petites dimensions rempli d'une cargaison d’esclaves femelles de Kordofan, est venu aux côtés du mien cet après-midi: il était détenu par un vénérable marchant Grec, qui a eu l'effronterie de me dire qu'il était chrétien. Tous jeunes, cinq étaient de couleur cuivre foncé et six étaient des négresses leur cheveux tressés comme en Nubie, la traite des esclaves ne semble accompagnés des horreurs trafic infernal de la côte occidentale de l'Afrique, car, à l'exception du confinement dans le petit espace qui leur est imparti dans les bateaux, ils sont peu exposés, aux intempéries. L’espace étant trop étroit pour se coucher, ils étaient assis face à les genoux touchant leurs mentons Le grec, dans l'espoir d'un client, m’a vanté les mérites du meilleur d'entre eux à moi avec l'habileté d'un jockey. Ces pauvres créatures valaient dix-huit à vingt livres sterling. Connaissant trop peu de mots en arabe et en grec je n’ai pas pu dire à ce vieux coquin combien que son commerce était abhorré en Angleterre. "
GIZEH
David Roberts arrive au Caire le matin du 21 décembre 1839. Il loué une maison et y séjourne plus d'un mois. Habillé comme un Arabe, il dessine les gens, les rues, l'architecture de la ville, plus de deux douzaines de photos de la ville. Le 17Janvier-1839, il retourne à Gizeh après sa première visite trois mois et demi avant et y fait quelques dessins splendides sur les Pyramides et le Sphinx. : les voici
Le sphinx date du règne de Képhren. Les artistes royaux ont sculpté ce grand bloc de calcaire qui coupait le chemin vers le temple de la vallée à l'image de leur souverain avec un corps de lion assis avec des pattes étendues. il est long de 72m et haut de 20m. Entre ses pattes de lion, se trouve une stèle en granit inscrite d'un texte de Thoutmosis IV qui raconte le songe que fit le roi
Un jeune prince qui chevauchait dans le désert vint se reposer à l'ombre du Grand Sphinx. Dans sa somnolence, il entendit la voix du Sphinx lui promettre le trône d'Égypte s'il dégageait le sable qui montait à l'assaut de ses flancs. Ce jeune prince, Ie futur Thoutmosis IV,, souscrivit à cette demande, et c'est un fait qu'il devint pharaon à l'époque ou le Sphinx avait déjà 1000 années d’âge.
En fait c’est avant de quitter Le Caire, pour le Sinaï que Roberts a fait une dernière visite aux pyramides de Gizeh. C’est la sans doute qu’il y a produit son œuvre la plus dramatique, «l'approche du Simoun dans le désert de Gizeh »
BIBLIOGRAPHIE
Journal de David Roberts
Journal de Wilkinson : Egypte et Thèbes.