Deir el Bahari
Le site de Deir el-Bahari est un complexe funéraire, composé de temples et de tombes, situé sur la rive gauche du Nil face à la ville de Louxor et des temples de Karnak, légèrement au sud de la vallée des rois, adossé à la paroi rocheuse de la montagne de Thèbes. C'est un complexe funéraire, composé de temples et de tombes datant de la XIe dynastie
Photos du Site
Le complexe funéraire de Montouhotep II (C)
Nous ne savons rien de précis sur le site de Deir el-Bahari avant le règne du roi Montouhotep ( vers -2050 ). Cinq siècles avant Hatchepsout, ce pharaon est enchanté par ces lieux d'apparence inhospitalière et décide d'y construire son temple funéraire. Surnommé « le grand », ce pharaon d'une exceptionnelle envergure, au terme d'une période trouble, a réunifié une Égypte divisée. Il est originaire de Thèbes et impose sa ville comme la cité désormais essentielle pour la civilisation égyptienne. Le roi fut aimé au point d'être considéré comme un nouveau fondateur de l'Égypte.
Le temple d'Hatchepsout (E)
Deir el-Bahari est le chef-d'œuvre de la reine Hatchepsout et de son Maître d'Œuvre, le génial Senmout, ils se consacrent à la création d'un temple d’une grande originalité, tant par son emplacement que par sa conception. Il se trouve sur la rive occidentale du Nil, en face de Karnak, dans un grand amphithéâtre naturel dessiné par une falaise appartenant à la chaîne libyque. Au sud, une montagne sacrée entre toutes, la cime d'Occident, où veille une déesse accueillante aux morts justifiés. En ces lieux, le soleil est d'une rare intensité. Tout resplendit d'une blancheur aveuglante qui, en plein midi, fait se confondre le temple avec la montagne contre laquelle il est adossé. En réalité, le temple est montagne ou, plus exactement, la montagne est devenue temple. Ce fut le pari du Maître d'Œuvre : utiliser cette nature sauvage, rébarbative, pour composer cette œuvre admirable le Temple d’Hatchepsout.
La Cachettes royale (B) Elle contenait un trésor encore plus fabuleux. Elle se trouvait près du temple, sur le flanc sud. Dans un puits de 12 m de profondeur était creusé un couloir de 70 m de long qui aboutissait à une grande salle. Cette dernière abritait les momies de pharaons de la XVIIIème et de la XIXème dynastie au rang desquels figuraient Sethi Ier, Aménophis Ier, Thoutmosis II et le grand Ramsès II en personne ! Déchirante fut sans doute la décision de sortir les momies de leur tombeau de la Vallée des Rois et de les amener, dans le plus grand secret à l'intérieur de cette cache aménagée avec soin. Mais les troubles sociaux devaient être si graves que certains pillards n'auraient pas hésité à profaner les sarcophages. La Vallée des Rois ne devait plus être gardée et ses plans secrets, permettant d'entrer dans les tombes, avaient été dévoilés par des prêtres indélicats. La dernière précaution des initiés chargés de la préservation des momies royales fut la bonne : il fallut attendre la fin du XlXème siècle pour que des archéologues découvrent cette cachette grâce à... des pilleurs de tombes ! Ces derniers avaient vendu des objets anciens, attirant l'attention de quelques savants. En remontant la piste, après une enquête difficile, il fut possible d'arracher à l'oubli les corps momifiés de quelques-uns des plus grands monarques de l'Égypte ancienne.
Autres surprises de Deir el-Bahari: les fameuses « cachettes ». Il en existait une sous le dallage du vestibule qui donne accès aux chapelles de Thoutmosis Ier et d'Hatchepsout. Là furent découverts des cercueils appartenant à des prêtres d'Amon et datant de la Basse Époque. Ils sont aujourd'hui dispersés dans divers musées. Ces grands dignitaires—hommes et femmes avaient donc connu, comme dernière sépulture sacrée, le temple de la reine Hatchepsout, dans un endroit suffisamment protégé pour connaître enfin un dernier repos. Sans doute avait-on déplacé cette centaine de sarcophages en raison de risques de violations de sépultures.