LA NECROPLE D’ABOUSIR
Situation Le site d'Abousir se situe à mi-chemin entre Gizeh, au nord, et Saqqarah, au sud. Il regroupe un certain nombre de monuments des souverains de la Ve dynastie dont la légende précise qu'ils privilégièrent le culte solaire. Ces rois - Sahouré, Niouserrê, Neferirkarê et Neferefrê - font construire leur complexe funéraire, et élèvent des sanctuaires solaires, Quoique de petites dimensions, les pyramides sont entièrement faites de pierre, mais n'ont rien de comparable avec les pyramides de Gizeh A cette époque, on assiste à une mutation des conceptions religieuses, mettant en avant le culte solaire d'Héliopolis. Ceci se retrouve d'une part dans le nom même de la plupart des Rois de cette Dynastie qui se considéraient comme des fils du dieu soleil, nom qui se termine par le suffixe Rê, et d'autre part, dans la conception architecturale de leurs monuments avec l'apparition des temples solaires. Les temples funéraires accolés aux pyramides revêtent une grande importance. Ils sont souvent de grande dimension et composés de matériaux plus précieux que ceux utilisés pour les pyramides elles-mêmes. Des bas-reliefs dont ils étaient décorés, il ne reste aujourd'hui pratiquement plus rien
La Ve dynastie semble avoir ouvert l'Égypte sur l'extérieur, vers le Nord et vers le Sud. Les reliefs du temple funéraire du successeur d'Ouserkaf, Sahourê, montrent des représentations de pays vaincus et le retour d'une expédition maritime, probablement à Byblos avec des prolongements dans l'arrière-pays syrien. On lui prête également une campagne contre les Libyens. Le règne des successeurs immédiats de Sahourê, Neferirkarê-Kakai, Rênéferef, Chepseskarê, est peu connu.
Durant son court règne, Ouserkaf se fait construire à Saqqarah, non loin du complexe de Djoser une modeste pyramide et inaugure la tradition d'édifier à Abousir un temple solaire, réplique de celui d'Héliopolis, ville dont se réclame la nouvelle dynastie. Le nouvel ordre des choses est exprimé dans le nom d’Horus, iry-maât, "celui qui met en pratique Maât".
LES PYRAMIDES
Mastaba de ptahchepsès:
Ptahchepsès : Ce personnage haut en couleur eut une destinée extraordinaire qui symbolise assez bien la capacité de progression et de promotion sociale que l'Égypte antique pouvait offrir à ses habitants. L'évolution sociale était grandement facilitée lorsque l'on gravitait dans l'entourage royal,c'était le cas de Ptahchepsès. Il avait débuté comme « simple » manucure et barbier du roi, ce qui en soit est déjà une position privilégiée car en contact intime avec la personne royale. Il séduisit une de ses filles, autre « privilège » rare pour un simple notable et finit par devenir le plus important personnage de l'État après Pharaon lorsque celui-ci lui attribua la charge inestimable du gouvernement et de la responsabilité du royaume.
Gendre du roi, vizir du roi, il s'intégra à la famille royale et dirigea une véritable administration de fonctionnaires et de scribes qui contrôlait l'ensemble du pays. En tant que juge suprême, il présidait au tribunal royal et rendait la justice au nom de Pharaon lui-même.(Ptahchepsès vizir de Niouserrê Wikipédia)
A proximité des pyramides royales, se trouvent les monuments les plus représentatifs de cette époque, les mastabas des nobles et hauts dignitaires venus chercher à l'ombre de la royale personne de Pharaon, une parcelle d’immortalité.
Intercalé entre les pyramides de Sahourê et Niouserrê, ce mastaba fut découvert en 1893 et fouillé en 1962 par une mission thèque. Si l'architecture royale évolue très rapidement vers la pyramide, celle des fonctionnaires reste semblable à elle-même dans sa conception même si certaines améliorations techniques, telles que l'emploi de la pierre qui remplace la brique crue, est apportée. L'intérêt des mastabas de cette époque réside dans les reliefs qui ornent les parois des différentes pièces. On y trouve des illustrations de la vie quotidienne qui nous renseignent très précisément sur les conditions de vie des Egyptiens de l'Ancien Empire
La chambre funéraire abrite encore le sarcophage du Vizir. Deux fosses naviformes se trouvent au sud de la cour, ce qui reste exceptionnel dans une tombe privée.
Ce mastaba comprend une grande cour composé de 20 piliers et de plusieurs chambres ornées de bas-reliefs.
Texte et relief inscrits sur une architrave de la cour du mastaba de Ptahchepsès
Bibliographie
Miroslav Verner Abusir - Realm of Osiris
Audran Labrousse Jean-Philippe Lauer Les complexes funéraires d'Ouserkaf et de Néferhétepès
Jean-Philippe Lauer La pyramide à degrés, III, compléments, Fouilles à Saqqarah
Bretislav Vachala Guide des sites d’Abousir
Paule Posener-Krieger, Les Archives du temple funéraire de Néferirkarê-Kakai
PHOTOS
Travail personnel à partir des fichiers Wikimedia Commons Remerciements à Jon Bodsworth , Sebi ,Kurohito Axel Seedorff , Neithsabes, Cornell University Library, kairoinfo4u