EDFOU VISITE GUIDEE
Aquarelle David Roberts 1839
LE PYLONE
Le pylône haut de 38 mètres est constitué de deux grands môles, ils sont les montagnes de l'horizon entre lesquelles le soleil se lève. Fait rare il est orienté Nord Sud. Les deux môles sont symétriques.
Celui de droite (à l’Est) symbolise la Basse Egypte, celui de gauche (à l’Ouest) la Haute Egypte. Sur ces deux môles des bas-reliefs monumentaux organisés en trois registres, montrent Ptolémée XII Néos Dionysos figurant dans des scènes d’offrande et de massacre. Un escalier s'élevant sur six étages a été aménagé dans chaque môle. Il conduisait aux ouvertures destinées à mettre en place les mâts, ainsi qu'au balcon d'apparition où les prêtres présentaient à la foule le faucon sacré choisi chaque année avec un grand cérémonial pour incarner le dieu. Les deux môles étaient creux et comprenait plusieurs chambres réparties sur quatre étages. Sur la façade extérieure, on distingue bien les rainures servant de logement aux grands mâts de bois fixés par des griffes de métal. Les bas-reliefs des parois des deux escaliers représentent d'un côté la procession des prêtres et délégations qui portent les chapelles contenant les statues divines dans la cour du Nouvel An et qui redescendent de l'autre.
Les Môles
Les scènes des deux môles répartis sur trois registres sont symétriques, les deux premiers situés en haut, représentent des scènes d’offrande aux divinités, le dernier en bas montre la scène classique de massacre des ennemis.
Le roi ne porte pas la même couronne sur le môle Est (à droite) que sur le môle Ouest (à gauche), en effet, la partie Est de l’ensemble du temple symbolise la Basse Egypte (donc le Nord) et la partie Ouest la Haute Egypte (donc le Sud). Ce décalage vient du fait qu’exceptionnellement le temple est orienté Nord – Sud.
Le Môle Ouest
Registre supérieur : le roi coiffé de la couronne de la basse Egypte fait l'offrande de la Maât à Horus, Chou, Geb, Harsiesis, Thot et Maât. Plus loin, il offre la double couronne (Sud et Nord) à Horus. Registre median : Le roi offre une étoffe à six divinités et un uraeus à Horus et Hathor.
Registre inférieur Scène essentielle: la victoire du roi sur ses ennemis. Suivi de son Ka, il les abat devant Horus et Hathor. Il n'est pas seulement chef de guerre. Il «illumine» ses adversaires de l'intérieur, il les éclaire comme des ténèbres. N'est-il pas l'héritier des dieux, celui qui maintient l'équilibre du monde comme le veut le principe de lumière ? A Horus, Pharaon dit ces paroles: «Taureau, oryx, gibier d'eau, ainsi que tous ceux qui te sont infidèles, brûlent sur ton autel, et tu t'abreuves de vin, de bière, de boisson forte, rituellement purs »
Entre le roi et les dieux, on voit les encoches des mats dans lesquels sont gravés des dieux protecteurs. Tout à fait en bas, le roi conduit un défilé de génies du Nil à Horus.
La Porte
De part et d'autre de la porte, deux magnifiques faucons hiératiques de 2 mètres en granit noir gardent l'entrée du temple. Protecteur et image divine, le faucon Horus accompagne Rê, l'astre solaire, et devient le garant de l'ordre cosmique universel.
Au-dessus du linteau un disque ailé encadré d'uræus, représente Horus apparaissant entre les deux montagnes de l'horizon, évoquées par les deux môles du pylône. Dessous sur le linteau, Le roi Ptolémée XII Néos Dionysos offre des tissus à Hathor, puis la Maât à Horus et Hathor, puis 2 miroirs à Hathor. Les montants montrent des scènes d’offrandes du roi à Horus, Hathor et Harsomtous. Les battants de cèdre du Liban de la porte ont disparus.
LA COUR
Passons entre les deux tours du pylône et franchissons la porte. Nous débouchons dans une grande cour. Le côté Est est consacré à la haute Égypte et le côté est à la Basse Égypte. Une colonnade la borde sur trois côtés.
Au fond, la façade de la première salle à colonnes.
Ces dernières sont végétales. Nous sommes ici à l'air libre, dans le marais des origines où naquirent les premières formes de vie. Le faucon venait s'y ébattre et y chercher des proies.
Cette cour était remplie de statues dédiées par des particuliers, pour les représenter auprès du dieu leur permettant ainsi d’être accueillie à l'intérieur du temple. Les profanes qui n'avaient pas accès aux mystères pouvaient ainsi bénéficier du culte. Leurs noms vivaient, ils participaient indirectement aux rites. La décoration effectuée sous Ptolémée IX Soter II, nous montre des scènes de divinités en présence d'Horus, d'offrandes , de défilés de nomes , de la monté royale (1), de la fête de la parfaite union.(2)
(1)La monté royale (A Edfou, la montée royale est une suite d’actions qui va purifier et préparer le roi pour sa rencontre avec Horus dans le saint des saints, le naos.Son rituel exige que le roi en abordant le dieu soit dûment légitimé et lui-même divin.).
(2) La fête du mariage sacré d'Horus d'Edfou et de Hathor de Denderah , dite de «la parfaite union», donnait lieu à de grandes réjouissances. Au terme d'un voyage en barque, Hathor venait passer deux semaines de festivités avec son divin époux, offrant ainsi une période de vacances aux paysans. Horus et Hathor se rendaient dans le désert, à l'endroit où reposaient les dieux « morts » à l'origine de la création ils les ramenaient à la vie, le temps de la fête, obtenant d'eux la joie dans le cœur des hommes et la prospérité des cultures. Lire
LE PRONAOS
Sa façade est austère et fermée par des murs-bahuts
la séparant de la cour, laissant entrer la lumière à l’intérieur du temple. Six colonnes aux chapiteaux palmiformes et floraux les séparent. Photo Ce que l'on remarque surtout, c'est la présence à gauche de l'entrée, d'un extraordinaire faucon Horus, l'un des plus imposants jamais sculptés.
Coiffé de la double couronne, il est attentif, vigilant, presque menaçant L'être impur n'échappera pas à ses serres. Il ne laisse passer que ceux qui sont dignes d'accéder à l'intérieur de la première salle à colonnes. En effet, pour pénétrer dans le temple, le roi devait être purifié un relief de la façade représentent ce rituel réalisé par Horus.
Ptolémée VIII présente 4 vases à Horus. Le prêtre chargé du rituel de purification se tournera successivement vers les 4 points cardinaux en purifiant avec l'eau de chaque vase.
A l'intérieur : dix-huit colonnes, réparties en deux groupes de neuf afin de créer une nef centrale plus large. Sur les architraves des colonnes, trois cent soixante-cinq déesses représentant Hathor protègent chaque jour, le temple. Aménagés tout contre les murs d’entrecolonnement, un Purgatorium et une Bibliothèque. Le plafond du pronaos, soutenu par douze colonnes à chapiteaux floraux composites, est décoré de scènes évoquant le ciel étoilé.
En passant cette porte qui conduit à l'intérieur n'oublions pas deux petites salles d'une importance Considérable : à gauche, la maison du matin à droite la maison des livres » ou bibliothèque En égyptien, les mots « matin » et « adoration » sont indissociables l'un de l'autre étant formés sur la même racine. C'est au matin, en effet, au soleil levant, que l'être humain accomplit son premier acte d'adoration envers la lumière naissante dans la nature comme dans son propre cœur.
La Maison du matin C’est une petite pièce construite dans le mur séparant la cour et le pronaos. En service solennel ou au cours d’une fête particulière, on y apportait de l’eau dans des vases spéciaux, pour les ablutions du «prêtre du roi. Sa façade est décorée de 4 scènes représentant Ptolémée VIII Evergètes. Le linteau de sa porte représente les Baou de Pê et de Nekhen.
La Bibliothèque Petite pièce unique dans le temple, elle avait des niches dans les murs pour les papyri, un court catalogue est gravé dans son mur. On y conservait les écrits d'usage habituel dans le temple, au cours des diverses cérémonies. En particulier, les recueils d'hymnes nécessaires aux prêtres chanteurs y sont conservés. Un hiérogrammate en a la garde. C'est probablement lui qui surveille aussi l'horaire exact des services, et qui assure la protection du lieu saint par la lecture, à temps réguliers, des formules d'exorcisme. Sur ses parois on peut voir la liste des ouvrages qu’elle contenait.
L’HYPOSTYLE
Plus petite que la précédente, elle comporte douze colonnes alignées à 90degrès avec celles du pronaos. Sur ses parois Ouest et Est, elle communique avec des chambres aux dimensions réduites:
Le laboratoire ou la salle des parfums a ses parois recouvertes de formules : et de recettes d'onguents et de parfums nécessaires aux rites.
Sur la paroi Est le roi Ptolémée VI Philométor et le dieu Chesmou (patron du vin, des huiles, onguents, parfums) présente une offrande à Horus et Hathor. Celle-ci est un pot d’onguent maintenu par un sphinx.
le roi accompagné d’un dieu, présente des offrandes à Horus de Behedet et Hathor, la grande dame d’Iounet qui réside à Edfou.
La Chambre du Nil . Dès l’aube, des prêtres, après avoir rempli les aiguières d’eau au lac sacré , rentraient par le grand couloir de ronde au palais pour les stocker dans cette Chambre. Elles servaient lors du culte journalier divin journalier. La première purification se faisait dans la maison du matin.
Les Décorations.
Les barques : La Barque d’Hathor est représentée sur la paroi Est, celle d’Horus sur la paroi Ouest. Sur les deux scènes le roi est représenté au milieu des porteurs. Le roi Ptolémée IV Philopator joue du sistre et encense les barques.
Le rite de fondation du temple : Elles occupent le bas des parois Est, Nord et Ouest. Elles décrivent la fondation du temple qui eut lieu en 237 BC par Ptolémée IV Philopator. Vous trouverez ces scènes sur l'article consacrée a ce rite. Lire
LA SALLE DES OFFRANDES (l'Ousekhet-hetepet)
De dimension modeste 4,5 m sur 13 m, elle suit la salle hypostyle, on y déposait les offrandes divines sur des autels et des dressoirs. La paroi Est s’ouvre sur l'entrée principale du grand escalier (montée). La Paroi Ouest s’ouvre sur une petite salle. Encastré entre le mur extérieur occidental de la maison divine et le mur de fond des chapelles qui entourent le sanctuaire, allant du nord vers le sud, un escalier droit à une seule rampe descend de la terrasse jusqu'au niveau du dallage de cette salle.
Les Dieux Maitres d'Autel .
Ageb-our et Apis d’une part, Sema-our et Mnévis d’autre part approvisionnent les autels de la Salle des Offrandes .Ces Maitres d’Autel divins, sont les intermédiaires entre le roi et les dieux dans la réception, la disposition et la présentation des offrandes. Des scènes présentes sur la Paroi Nord-Ouest et Nord-Est les montrent en train d’officier. Apis Sema-our et Mnévis ont une tête de taureau, Ageb-our a une tête de bélier.
Paroi Nord-Ouest : le roi Ptolémée IV porte des pains à Sema-Our le dieu taureau. Celui-ci dispose les offrandes sur un autel pour ensuite les offrir à Horus de la part du Roi. Sema-our connu depuis les textes des pyramides en tant que "Grand taureau tueur", est devenu Maitre d’autel à la Basse Époque. Paroi Nord-Est
le roi Ptolémée IV porte des pains à Ageb-Our à tête de bélier. Celui-ci dispose les offrandes sur un autel pour ensuite les offrir à Horus de la part du Roi. Ageb-Our connu depuis les textes des pyramides en tant que 'le Grand Flot' est devenu Maitre d’autel à la Basse Époque.
Entre le roi et Horus, le dieu Mnévis le dieu taureau dispose les offrandes sur un autel. Derrière lui Ptolémée IV offre un bouquet composé à Horus. Nota : Mnévis est la manifestation de Rê à Héliopolis.
LE VESTIBULE Salle de l'ennéade
Dans l'axe du temple, le vestibule était la salle de transition entre le profane et le sacré. La porte de sa paroi Sud était fermée par de lourds montants car on pouvait accéder par la paroi Nord au sanctuaire et au couloir menant aux chapelles qui l’entourent. La paroi Ouest, s’ouvre sur une sur une chapelle dédiée au dieu Min. La paroi Est s’ouvre sur la Cour du nouvel an. Le vestibule était également utilisé comme lieu reposoir des barques des dieux. La paroi Nord du vestibule est constituée par la façade du sanctuaire. De chaque côté de cette façade, le vestibule donne accès au couloir qui fait le tour du sanctuaire et conduit aux petites chapelles qui entourent l’entoure.
LA COUR DU NOUVEL AN
C’est une profonde cour intérieure de la partie orientale du temple, à l'Est du sanctuaire et de la salle de l'ennéade. Cette cour débouche à ciel ouvert sur la terrasse du temple, où une murette, disparue aujourd'hui, formait parapet. On entre dans cette cour par une porte ménagée entre elle et la salle de l'ennéade
.La fête du Nouvel An : Aux deux hymnes au Soleil levant gravés dans la cour succédaient trois autres cantiques, qu'on chantait en montant lentement les marches. Le cortège débouchait sur la terrasse, et déposait ses tabernacles dans le « kiosque » de pierre, la face tournée vers le sud. Les porteurs de l'offrande suivaient alors, et groupaient leurs fardeaux sur les dalles, en avant du reposoir. Alors seulement on purifiait l'offrande, on la consacrait, au moment où l'âme des dieux se joignait à leur corps, par le toucher du soleil. Un somptueux repas divin suivait, avec des holocaustes en plein air sur les autels à feu. Une exposition de la face divine au seuil du reposoir, sur la terrasse close par son mur de garde, terminait cette longue halte, devant les assistants prosternés. C'était ensuite la descente, par la longue rampe de l'escalier ouest, des dieux « renouvelés » vers la terre des vivants. Munis à ce moment d'un surcroît de puissance, ils traversent, en bas, la « chapelle des grands dieux ». Son décor, où tout rappelle et suscite la création des biens terrestres, fait comprendre ce qu'on attendait des bénédictions divines, au bout des rites du Nouvel an. Une année de fertilité et de fécondité nouvelles y prenait sa source, pour la végétation, les animaux et les hommes. Maurice Alliot Le culte d'Horus à Edfou au temps des Ptolémées
L’OUBAET
C’est une chapelle-reposoir, bâtie dans la moitié nord de la cour. Tournée vers le sud un escalier, de six marches
y donne accès. Deux colonnes encadrées par des murs bahuts étroits
, soutiennent son architrave, sa corniche, et son plafond qui est à la hauteur du dallage de la terrasse. On y entreposait les petites barques processionnaires des statues d'Horus et d'Hathor qui servaient lors de la fête du nouvel an. Au-dessus de la porte
, le linteau est en son centre décoré disque ailé, entouré de textes et de cartouches de Ptolémée IV. Les colonnes et les murs de soutien sont couverts de textes. Sur les montants droit et gauche
on a représenté les rois du Sud et du Nord, tous deux surmontés d’un sphinx. Le plafond de l’Ouâbet est orné d’un relief montrant Nout
, la déesse du ciel, encerclant douze barques, symbolisant le voyage de Rê pendant les douze heures du jour
LES ESCALIERS
Les escaliers pouvaient être empruntés par quatre entrées. Deux se trouvent dans la salle des offrandes via les parois Ouest et
Est, une par la cour du nouvel an. L'entrée principale de l'escalier Est, est située dans la salle des offrandes. Après s'être formée dans la salle du nouvel An, la procession
, accompagnée de prêtres, empruntait l’escalier pour monter à terrasse où avaient lieu les cérémonies du Nouvel An : les statues d'Horus et d'Hathor, portées en procession, étaient exposées dans un kiosque aux rayons du soleil, pour les recharger en énergie divine. Gravé sur les deux parois à droite et à gauche de l'escalier de la terrasse, Un magnifique ensemble décoratif
permet d'assister, au temple d'Edfou, à la montée du cortège. Il est gravé sur les deux parois à droite et à gauche de l'escalier de la terrasse, et comprend scènes figurées et commentaires.
LES CHAPELLES
Un couloir fait le tour du Naos et dessert plusieurs chapelles. Chaque linteau, coté couloir de la porte, informe le visiteur du nom du dieu principal, de la fonction de la chapelle, des dieux qui y sont honorés.
Chapelle de Mesen (1) ou chapelle de la Vaillance. C’est le palais de Rê-Horakhty, comme l'indique une inscription du montant extérieur de sa porte. A côté de celle-ci, une scène de la fondation du temple montre le roi offrant le temple à Horus. Ici à l’Est, il est le maître de Mesen à la tête des sanctuaires du Sud. A l’Ouest il est le maître du ciel à la tête des sanctuaires du Nord. De nos jours cette salle est occupée par une barque de bois, similaire à celle qui devait servir pendant les processions. Mesen : ville du nome "Le Dressoir oriental" en Basse Egypte. Rê-Horakhty : réunion d'Horakhty, l'une des formes d'Horus liée au soleil levant, et de Rê.
Complexe Osiriaque
Les trois chapelles 2 ,3 et 4 sont consacrées à Osiris Les 2 au Nord insistent sur l'aspect funéraire du dieu, connu sous le nom de Sokaris : elles symbolisent la nécropole de Rosetaou, « les portes des corridors » qui communiquait directement avec le monde inférieur. Dans la première pièce, le dieu est remembré par Isis,. Des cohortes de génies représentés sous la frise protègent cette salle qui représente la tombe du dieu à Memphis où il fut momifié. La Shenyt (2) Elle représente la tombe d’Osiris à Memphis où il fut momifié. Dans cette salle, le dieu est remembré, une multitude de génies représentés sous la frise la protège. Un passage conduit à La chambre du prince (3). Ses parois Nord et Sud sont gravées de de textes décrivant les veillés horaires d’Osiris, Au Nord sont décrites les heures du jour, au Sud les heures de la nuit. La paroi Ouest montre les différentes formes du dieu. Dans l’angle Nord-Ouest des passages mènent à des cryptes. Le sanctuaire de la Shenyt (4) La dernière salle du complexe Osirien est consacré au culte d'Osiris en tant que roi et de ses sœurs Nephtys et Isis.
La chapelle le Trône des dieux (5) Dans cette chapelle se tient la cour divine de l’ennéade, qui entoure Horus représenté sous son aspect solaire de Rê-Horakhty.
La chapelle des étoffes (6) : Elle servait à entreposer les vêtements divins destinés aux cultes. Un coffre, des vases et des étoffes sont représentés Ouest, les couleurs de cette scène sont bien conservées.
Chapelle de Min (7)
Les chapelles lunaires :
Chapelle de la Jambe (8) Elle est consacrée à Khonsou, dieu lunaire. Une relique en forme d'obélisque contenait fictivement la jambe gauche d'Osiris qui était considérée comme une image de la lune. Sa paroi Est s’ouvre sur une chapelle consacrée également à Khonsou permet d’entrer dans la Crypte du temple. (9).
La chapelle du Trône de Rê.(10)
Le linteau de la porte contient les deux cartouches du roi Ptolémée sous le disque aile. Au-dessus de la porte se trouvent deux scènes symétriques où le roi Ptolémée IV se trouve devant Horus et Hathor.
LE SANCTUAIRE
Devant nous, le Saint des saints, véritable temple à l'intérieur du temple, entouré d'un couloir sur lequel s'ouvrent des chapelles. Il est situé dans l'axe du temple, après le vestibule. Le soleil n’y pénètre que par l'enfilade des portes. A l'intérieur du Saint des saints, un autel, sur lequel on posait la barque du dieu, précède un naos d'une beauté à couper le souffle
. (La barque qui s’y trouve est une réplique de la barque sacrée d'Horus). Bien que la statue divine ait disparu, bien que les portes du naos soient absentes, là demeure la Présence. L'esprit d'Horus n'a pas quitté son tabernacle.
La décoration intérieure du sanctuaire sépare les scènes concernant culte journalier,
celles qui montrent le service des fêtes du mois où la statue ne quittait jamais le sanctuaire, les fêtes solennelles, toujours organisées par haltes successives d'une procession.
Des textes énumèrent les objets sacrés placés dans le sanctuaire et les décrivent brièvement. Ce sont, à gauche de l'entrant, la barque-litière d'Horus, et à sa droite celle d'Hathor au centre, les deux « litières à main » : socles carrés à colonnettes, à baldaquin d'où tombent des rideaux de lin fin. Deux porteurs les tiennent par des courroies passées au cou. On y dépose les tabernacles de bois doré des deux grandes divinités, quand elles sortent en procession. Devant le centre de la paroi du fond se trouve le grand naos de granit noir, qui renferme la statue de culte. A ses pieds, une table basse sert d'autel. Un escabeau de trois marches met l'officiant debout à la hauteur des battants de la porte du naos.
Le naos massif à l'arrière-plan, date de Nectanebo, haut de quatre mètre il a été sculpte dans un bloc de granit noir. Les parois sont décorées de scènes du rituel journalier d’’offrandes.
La pierre de ce naos est étrange: on dirait qu'une lumière s'en dégage, que le granit luit dans l'obscurité. Le Saint des saints symbolisait la butte primordiale sortie des eaux à l'origine du monde. Il est semblable à la pyramide de l'Ancien Empire ou au cœur du « cénotaphe » d'Abydos du Nouvel Empire, pour ne prendre que ces deux exemples Partout et toujours, défiant le temps et l'espace, les Égyptiens ont appliqué la même symbolique vivante.
A lui seul, ce Saint des saints et ses chapelles fourmillent de mille détails relevant d'une symbolique et d'une théologie si subtile et si profonde qu'une vie entière ne suffirait pas à en cerner tous les aspects. Gardons surtout présent à l'esprit le parcours initiatique qu'Edfou nous révèle.
Le culte divin journalier. lire
Edfou, il est vrai, fut un site privilégié pour la révélation des mystères. Et comment mieux conclure cette brève visite au temple d'Horus, sinon par ces extraits de la « règle des initiés », gravée sur les murs de l'édifice: « Vous tous qui avez accès auprès des dieux, vous tous qui êtes en service mensuel dans le temple d'Horus le grand dieu, seigneur du ciel, tournez vos visages vers cette maison où Sa Majesté vous a placés. Il avance dans le ciel mais voit ce qui se passe ici-bas. Il est satisfait de vous lorsque tout est conforme à la Règle. Ne faites pas d'initiation abusive ne pénétrez pas au temple en état d'impureté ne dites pas de mensonge en cette demeure ne soyez pas avides de biens ne dites pas ce qui est inexact n'acceptez pas la corruption, ne faites pas de différence entre un pauvre et un homme puissant n'ajoutez pas au poids et à la mesure, mais sachez plutôt retrancher ne prenez pas de liberté avec le boisseau ne révélez pas ce que vous avez vu dans les mystères des temples ne vous risquez pas à voler le bien du dieu gardez-vous de concevoir en vos cœurs une pensée profane. Plus riche de profit est un instant passé au service de Dieu que toute une existence de nanti. » En fonction de cette Règle de sagesse ,vécurent à Edfou des hommes d'une exceptionnelle qualité, placés sous la protection du faucon divin.
Diaporama
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BIBLIOGRAPHIE
Gérard Ducher Guide de voyage en Égypte 2002
Charron, Alain Le Faucon d’Edfou 2009
Françoise Labrique Stylistique et théologie à Edfou
Maurice Alliot Le culte d'Horus à Edfou au temps des Ptolémées
Photos Olaf Tausch / Gérard Ducher / MatthiasKabel / Dennis Jarvis /Rémih/ovedc /Mohamed Adel Essa/Codex/Richard Mortel /Daniel Csörföly/egypte.eternelle.org / Toutes les photos sont sous licence Commons CC BY-SA 3.0 pas d'utilisation commerciale