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TEMPLE DE DENDERAH

LA TERRASSE

 

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ESCALIERS

On accède à la terrasse par l'escalier Ouest oeil(Nord rituel), sur les parois duquel est précisément représentée la procession qui monte. On la voit redescendre par l'escalier Est (Sud rituel). Le premier à l’Ouest, est tournant et comporte 110 marches. Le second à l’Est oeilest rectiligne et comporte 97 marches, Ils sont tous deux emprunté par la même procession  qui est quatre fois représentée sur les parois. (Deux fois montantes et deux fois descendantes). Les personnages ont à peu près leurs grandeurs réelles. Ils sont identiques dans les quatre processions. À chaque palier oeilde l’escalier tournant, de longs textes décrivent les cérémonies. À chaque étage, deux fenêtres éclairent  le passage reproduisant quelques éléments du ciel : les rayons du soleil sont gravés sur la partie inférieure de la paroi; de chaque côté, on voit l'image du soleil et de la lune ou bien du vent

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La Procession

Ointe et parée, la statue d’Hathor suivie de son cortège emprunte l'escalier ouest. Le personnel du cortège comprend des prêtres et des assistants. Les prêtres sont reconnaissants à leur longue robe et un bonnet serré qui couvre leur tête. Les assistants ont un caleçon court et une grosse perruque. Certains ont les épaules couvertes de cartons peints qui imitent des animaux symboliques.  La procession comportait deux parties. Le roi, en tête dans chacune d’elles s'avance, tenant en main une  cassolette allumée. Non compris le roi, La première partie comprend 34 personnages, la seconde 19.

 

Premier Groupe

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Dans la première partie, le cortège se partageait en trois groupes. Dans le premier groupe : 13 prêtres portent des étendards sacrés, sui un chanteur qui tient en main un coffret de papyrus. Derrière eux s'avancent, en premier lieu, un assistant coiffé d'un masque de lion chargé d’ oindre  les statues des divinités, en second lieu, une femme qui porte les coffres dans lesquels sont enfermées les étoffes et les bandelettes dont on habille les statues.

 Dans le deuxième groupe figurent quatre prêtres (prophètes) qui tiennent de la main droite le sistre, et de la main gauche un vase qui parait contenir des lingots d'or et d'argent. Suivent 8 assistants, cinq hommes et trois femmes qui ont sous leur garde les offrandes solides et liquides qu'on emploie dans la cérémonie.

Deuxième groupe

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Dans le troisième groupe on compte six personnages dont 4 prêtres et trois employés. Le premier prêtre est le stoliste, le second, le purificateur par l'eau, le troisième, le purificateur par le feu. Les deux hommes sont chargés de l'arrosage du chemin que parcourt la procession. La femme est la pourvoyeuse de toutes les offrandes employées dans la cérémonie.

 Dans la seconde partie  Dix-neuf prêtres, portent devant eux, attachés par des courroies , les onze coffres ou naos dans lesquels sont enfermées les statues des onze parèdres, et qu'on est allé prendre, pour cette solennité, dans la chapelle où ils sont en dépôt.

 

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KIOSQUE HATHORIQUE oeil

oeil Ce petit édifice découvert est composé de douze colonnes à chapiteau hathorique reliées quatre par quatre par des murs-bahuts. Les tabernacles étaient placés à l'intérieur recouvert d'une grande pièce d'étoffe (vélum) servant à tamiser la lumière. Les divinités figurées dans l'escalier sont représentées sur les parois à  l'intérieur de leur chapelle portative. Lorsque les rayons du soleil avaient 1'orientation souhaitée, on tirait le vélum et les statues sorties de leur tabernacle étaient inondées de soleil : elles s'unissaient ainsi aux rayons du créateur, et l'âme divine immatérielle rejoignait son support terrestre. Il est situé exactement au-dessus de la chapelle du « trône de Rê », siège de la lumière. Lors de la fête du Nouvel An, on y célèbre le rite de « l'union au disque solaire ». La statue d'Hathor, après toute une année, est épuisée, vidée de son énergie; aux premiers rayons du soleil levant, on expose la statue pour qu'elle soit rechargée de la lumière unique du Nouvel An. Lorsque le corps de la déesse absorbe le soleil, le ciel est en joie, la terre danse

CHAPELLES D’OSIRIS

 Avant-propos : Les mystères d’Osiris

Les mystères d’Osiris se déroulent durant le dernier mois de la saison de l’inondation alors que les eaux de la crue se sont retirées et que la germination commence.

Sont alors confectionnées des statues simulacres du corps divin "Osiris végétant" , symboles de son remembrement par Isis, rendues à la vie par un important arsenal de rites. Les rites se déroulent dans des chapelles dites  "chapelles osiriennes". Les mieux conservés se trouvent sur la terrasse du toit du temple de Denderah ; admirablement préservées leurs parois offrent la version la plus complète et la plus détaillée du récit du déroulement de ces "mystères".

Au nombre de six, elles sont réparties symétriquement trois par trois sur les côtés Est et Ouest, de la terrasse. Les chapelles n° 1 sont en fait des cours à ciel ouvert, donnant accès par une porte et deux fenêtres aux chapelles n° 2 qui donnent elles-mêmes par une porte sur les chapelles n° 3 ces dernières ne sont éclairées que par un puits de lumière creusé dans le plafond. Les chapelles Ouest portent le nom de "maison d’Isis-Chentayt" où l’on procède à l’embaumement permettant la préservation du corps.

Dès le 12 du mois Khoïak, on procède à la fabrication des statues, d’Osiris,  de sa relique locale, et de Sokar. La statue d’Osiris et de Sokar sont façonnées dans un moule en or, celle de la relique dans un moule en argent. Les moules sont tapissés de lin puis remplie de la pâte servant à fabriquer les simulacres. C’est la déesse Chentayt, forme d’Isis sous sa forme de veuve éplorée, qui en est chargée. Elle est symboliquement secondée par les dieux Ptah et Khnoum, l’un démiurge, l’autre façonneur. La préparation de cette pâte, et les moules sont représentés sur les parois de la chapelle 1 Est

Moule d'Osiris

 

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En longeant sur la terrasse le mur d'enceinte Ouest, on rencontre trois petites chambres construites en enfilade. La première est à ciel ouvert et forme à proprement parler une cour; les deux autres se trouvent dans les conditions de construction et d'éclairage des autres parties du temple. Une autre cour et deux chambres semblables se trouvent en longeant sur la terrasse le mur d'enceinte Est. En les rejoignant, on remarque sur les parois des murs formant les parapets des « fausses portes ; elles correspondent aux emplacements des gargouilles. Ces lions, placés sur la face extérieure crachent l'eau de la tempête (manifestation de Seth), ils empêchent les rares pluies chargées de sable de ruisseler sur les parois et d'en encrasser les inscriptions.

Les chapelles d'Osiris sont le lieu de la résurrection du dieu, suprême secret révélé par un très long rituel dont le texte est inscrit sur les murs. On fabriquait deux statuettes d'Osiris, I ‘une avec du sable et de l'orge, I ‘autre avec des aromates et des pierres précieuses. Douze jours de manipulation étaient nécessaires. On « momifiait » ces figurines pour les enterrer. Et le miracle se produisait: I ‘orge, arrosée, finissait par germer. Des pousses sortaient du corps d'Osiris, preuve matérielle que le dieu « végétant » était ressuscité. Une scène extraordinaire en donne une autre preuve. Plus symbolique: dans l'ouverture d'une des chapelles est représenté Osiris sur son lit de mort, en forme de lion. Quand la lumière passe par cette ouverture, elle entre dans le cadavre, ressuscitant Osiris chaque jour.

Chapelles Est oeil

Chambre1. C’est une cour intérieure à ciel ouvert, sur ses parois éclairés par le soleil, les scènes gravées en relief en creux. Un long texte de 150 colonnes est relatif aux cérémonies de l'enterrement d'Osiris selon le rite adopté dans chacun des seize temples de l'Egypte où le culte Osiriaque était à l’honneur. La première partie colonnes 1à 31  contient la description des jardins d'Osiris existants  dans chacun des seize nomes  possédant un membre du d’Osiris.  Le jardin d'Osiris  est un coffre de pierre, situé près d’un bassin.  Dans ce coffre on dépose la relique divine (un des 16 membres) a côté de l’image d'or du dieu. Le 20  du mois de Khoïak, des grains de blé  ou d’orge sont semés dans le coffre. On les arrose avec l'eau du bassin en récitant les prières conformes au rite. Le 21  commençaient des fêtes qui durent jusqu'au 30.

Chambre 2. oeil

Elle n'a aucune ouverture au plafond; le jour n'y entre que par les fenêtres ouvertes sur la cour. La partie du plafond où était sculpté le zodiaque circulaire a été enlevée il y a cinquante ans et transportée à Paris.  Elle est considérée comme la chambre sépulcrale d’Osiris, sa momie, censée y être déposée, attendant sa résurrection. Mais  Seth et ses compagnons veille autour du tombeau, tout prêt à empêcher le mystère divin de s'accomplir.

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Les Nomes

Pour écarter les influences malignes, les nomes transformés en oiseaux planent au-dessus de la chambre. Viennent ensuite les vingt-quatre heures du jour et de la nuit suivies de leurs génies  qui, pendant la durée de chacune d'elles, veille sur la momie sacrée.

Première heure de la nuit

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Première heure de la nuit— Osiris est représenté sous sa forme Tentyrite. Derrière lui, le génie Amset gardien de cette heure. Devant lui, Thot, Anubis, la grande jumelle et petite jumelle, un prêtre Sotem de Memphis, un prêtre Ur-ma d'Héliopolis, un prêtre de Dendérah avec le seul titre de prophète, deux autres personnages sans désignation. C'est à cette heure que Thot se montre avec Anubis pour protéger Osiris. On voit également paraître des divinités armées de glaives, envoyées spécialement par les provinces du nord et du sud, pour veiller dans la chambre et la préserver de l'action des compagnons des ténèbres et, de la mort.

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Chambre n° 3—Elle ne reçoit du jour que par une ouverture prismatique ménagée au plafond, la chambre est très sombre, ses parois sont  encrassés et noircis par la fumée. Les hiéroglyphes en relief, sont mal définis et de petites dimensions,  le plus souvent très difficiles à lire.

 

Chapelles Ouest

 La disposition du groupe Ouest est exactement celle du groupe Est du Sud. On y trouve comme de l'autre côté une cour suivie de deux chambres

Chambre 1

Les textes de ses parois décrivent les funérailles et la résurrection d’Osiris.

Chambre  2

 Osiris est, ici encore, censé reposer sur sa couche funèbre. Les textes énumèrent les cent-quatre amulettes prophylactiques dont il faut le couvrir pour écarter les mauvaises influences. Un grand tableau nous montre des divinités entremêlées de personnages qui représentent les jours, les heures et les décans, arrivant pour veiller près de la momie divine. Le soleil lui-même passe successivement par les douze portes du jour et envoie les douze gardiens de ces portes pour interdire l'approche de la chambre aux compagnons des ténèbres et de la mort.  oeil Sur le plafond est gravée une composition à la fois théologique et astronomique très difficile à interpréter, elle fait pendant au zodiaque gravé au plafond de la chambre  2 du Sud.

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Le roi remplit les fonctions de prêtre du dieu, et amène devant lui le traîneau de cérémonie qui lui est con­sacré. Osiris-Onnophris de Dendérah est assis sur son trône. (Onnophris : l’Etre parfait) Il est « le vengeur de ses ennemis et du mal. » Un prêtre décapite un veau « rouge, » symbole des ennemis d'Osiris. Ainsi mis à mort, l'ennemi d'Osiris n'existe plus ; on lui a coupé la tête, enlevé la peau, extirpé les ongles. Nephthys manifeste sa joie de voir l'ennemi de son frère anéanti, derrière elle Isis joue du tam­bourin en manifestant également sa joie.

Chambre  3

C’est la suite et continuation de la chambre n° 3 de L’Est. Ici encore le mystère divin va s'accomplir. Le mal est vaincu; il n'est pas détruit. Osiris renaît. Mais il va de nouveau avoir à combattre son ennemi éternel. Il succombera de nouveau; de nouveau il descendra aux enfers et ressuscitera.

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C'est toujours le mystère de la mort et de la résurrection d'Osiris qui fait le sujet des représentations. Tantôt le dieu est couché; les deux Schen-li sont près de lui, hâtant le moment suprême par leurs incantations. Tantôt le dieu est debout ou à demi-dressé sur la couche funèbre ; déjà le souffle vital l'a saisi et il apparaît vainqueur du mal et de la mort. Tantôt il est ithyphallique ; un germe d'existence est encore en lui et la seconde mort ne l'a pas atteint.

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BIBLIOGRAPHIE

Mariette, Auguste  Denderah : description générale du grand temple  volume 6

Sylvie Cauville      Le temple de Dendérah : Guide archéologique

Mariette Auguste  Denderah Planches volume 4