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HISTOIRE

 

Le mot Karnak vient de l'arabe al-Karnak, expression signifiant "le village fortifié". Dans dans l'antiquité, ce site s'appelait Ipet Sout, qui peut se traduire par "Celle qui recense les Places".

Ce plus grand complexe religieux de l'Egypte ancienne (123 hectares) comprend l'enceinte du dieu faucon Montou au nord, celle d'Amon-Rê, au centre, et celle de la déesse Mout, son épouse, au sud. L'axe principal du temple d'Amon, perpendiculaire au fleuve, relie le Saint des Saints, à l'est, au Nil, à l'ouest. L'axe secondaire nord-sud, dit axe royal, conduit au complexe sacré de la déesse Mout.

Orienté selon ces deux axes orthogonaux, le site de Karnak reflète la conception fondamentale que les Égyptiens se faisaient de l'ordre du monde. L'axe nord-sud est une axe terrestre qui correspond au cours du Nil, et l'axe est-ouest un axe céleste qui répond à la course quotidienne du soleil, second principe vivificateur de la terre d'Égypte.

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Le site connaîtra son véritable âge d'or au Nouvel Empire. Les pharaons exprimeront leur dévotion au dieu principal en y apportant d'importantes quantités de richesses en provenance des territoires sur lesquels l'Égypte étendait son influence. Ils contribueront à l'embellissement de Karnak qui deviendra le plus grandiose complexe religieux de l'antiquité.

La puissance du clergé d'Amon, considérable, transformera ce pouvoir en un État dans l'État. Les grands-prêtres d'Amon garderont longtemps une influence prépondérante sur la monarchie pharaonique. Thèbes restera le coeur spirituel de l'Égypte quand elle perdra son statut de capitale dynastique. Ce n'est qu'en 391 de notre ère, qu'un décret de Théodose, entrainera la fermeture des derniers sanctuaires qui seront dépecés.

Karnak sera redécouvert par le capitaine Norden et le révérend Poclocke au début du XVIIIème siècle, avant que l'expédition de Bonaparte en fasse l'inventaire. Le complexe archéologique deviendra une carrière sous Mehemet Ali. Auguste Mariette commencera le dégagement des temples en 1858, à la tête du Service des Antiquités égyptiennes et à la demande du khédive Ismâel Pacha.

Le premier sanctuaire date de la XIème dynastie. Il était consacré au culte d'une divinité locale, Montou. L'existence du temple d'Amon sera évoquée sous Antef II sous le nom de "demeure d'Amon ". Les parois de la "chapelle blanche " de Sésostris Ier attestera pour la première fois de la dénomination traditionnelle d'Ipet-sout, "celle qui recense les places".

Le sanctuaire d'origine, sans doute érigé à l'emplacement de la salle des fêtes de Thoutmôsis III et du sanctuaire de la barque de Philippe Arrhidée, constituera le noyau autour duquel se développera le complexe. Le temple sera englobé dans une première enceinte fermée par le cinquième pylône sous Thoutmôsis Ier, elle-même entourée par seconde enceinte reprenant le quatrième pylône devant lequel le pharaon fera élever deux obélisques.

                          Chapelle

Chapelle rouge  

La reine Hatschepsout fera construire des chambres d'offrandes, un sanctuaire de la barque sacrée, "la chapelle rouge " ainsi que deux obélisques de granit rose d'Assouan devant le cinquième pylône. Elle entreprendra sans doute l'édification du temple de Mout et remplacera le septième pylône de briques par une construction en pierres.

               barque  Barque sacrée Dessin  de Claude Traunecker 

Thoutmôsis III, qui n'aura de cesse d'effacer le souvenir d'Hatschepsout, enfermera les deux obélisques de la reine dans un caisson de grès, triplera la colonnade de Thoutmôsis Ier, élèvera le sixième pylône orné de la représentation son triomphe lors de la bataille de Megiddo, construira un vestibule entre le quatrième et le cinquième pylône, fera aménager le lac sacré ainsi que l'enceinte du sanctuaire, entreprendra la construction d'un temple de régénération, de Akh-Menou, du reposoir de barque en granit rose qui sera reconstruit à l'identique par Philippe Arrhidée, élever le septième pylône précédé de deux colosses et deux obélisques disparus. Le souverain fera bâtir un petit sanctuaire à l'est de l'enceinte, au centre duquel Thoutmôsis IV placera le "tekhen wâty", un obélisque isolé aujourd'hui érigé devant Saint-Jean-de-Latran à Rome, le plus grand obélisque connu (33 mètres) ainsi un temple au dieu Ptah, au nord de l'enceinte.

Le complexe religieux

Le complexe religieux de Karnak comprend trois zones bien distinctes, toutes trois entourées d’un mur d’enceinte, rempart abritant l’activité des sanctuaires du regard des profanes. Ces murs ne sont que des ruines, excepté celui du temple d’Amon dont on peut suivre encore le tracé, et l’on a bien du mal à en définir la localisation actuelle.

La première zone, la plus importante, au centre, est celle du temple d’Amon.

La seconde, de dimensions plus modestes, est celle  temple de Mout.

La troisième, la plus petite, est celle du temple de Montou, dieu guerrier faucon de Thèbes.

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Enceinte d'Amon – Rê

Le temple d’Amon se présente comme un vaste trapèze (25 hectares) ceint d’un mur de briques large de neuf mètres et haut de vingt et un mètres. Ce mur dont le tracé imite celui d’une courbe pourrait rappeler le mouvement de l’eau, l’onde des vagues durant la crue. Le temple est orienté selon deux axes :

 

un axe ouest-est qui aligne une succession de pylônes de I à VI.

 

un axe nord-sud qui aligne une succession de pylônes de VII à X.

 

Le temple de Karnak est sûrement le sanctuaire le plus complexe de tous ceux qui jalonnent les rives du Nil. Sa lecture est rendue, actuellement, d’autant plus difficile qu’il se présente comme un gigantesque fouillis de ruines dont les plans d’origine ont tellement été désorganisés qu’il est bien compliqué, parfois, de dire qui a fait quoi dans la mesure où les Pharaons bâtisseurs n’ont pas hésité à « emprunter » à leurs prédécesseurs quelques pierres déjà en place.

Les architectes de Karnak concrétisent avec magnificence les désirs et ordres des Pharaons successifs qui n’ont de cesse, les uns après les autres, d’agrandir, de modifier, d’embellir le sanctuaire, toujours pour la plus grande satisfaction du dieu, souvent au détriment des rois précédents dont les édifications personnelles sont souvent démantelées pour flatter l'ego d'un Pharaon un peu plus mégalomane que les autres.

 

Plan Temple d'Amon   Axe   Ouest -> Est

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01. Pylone     02.Grande cour    03 Sphinx criocephales     04 Temple reposoir des barques sacrées  05 Portique Chéchong 1er     06 Colonne du kiosque Taharqa  07 Temple reposoir Ramsès III   08 Statues colossales Ramsès II   09 PYLONE II    10 Grande Salle hypostyle    11 PYLONE III   12 Cour de la cachette13 Obélisque de Thoutmosis Ier   14 Cour des fêtes dutempled'Amon  15 Obélisque d'Hatshepsout   16 Ouadjyt de Thoutomosis  17 Axe Divin E O    18 4em Pylone19 Vestibule  20 Lac Sacré   21 Scarabée d'Amenhotep III   22 Enceinte Extérieure  23 Allée latéraleSud   24 Reposoir barque d'Amon-Ré   25 Salle des Fêtes de l'Akh Menou26 Chapelles   27 Jardin botanique    28 Sanctuaire d'Amon    29 Sanctuaire de l'Akh Menou

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