VISITE AXE DIVIN EST – OUEST
Orienté selon ces deux axes orthogonaux, le site de Karnak reflète la conception fondamentale que les Égyptiens se faisaient de l'ordre du monde.L'axe nord-sud est une axe terrestre qui correspond au cours du Nil.L'axe est-ouest un axe céleste qui répond à la course quotidienne du soleil, second principe vivificateur de la terre d'Égypte. Il commence à L'Est au Dromos pour finir au Sanctuaire d'Amon à L'Ouest
Le dromos, qui semble remonté à la XIXème dynastie, remplace sans doute un dispositif analogue plus ancien. L'avenue de sphinx à tête de bélier allait jusqu'au deuxième pylône. Pinedjem Ier mettra en place les sphinx de Ramsès II, datant d'Amenhotep III et sans doute placé à l'origine en avant du temple de Louxor. Chacune de ces statues tient entre ses pattes, en signe de protection, une statuette du pharaon Ramses II. Le chemin actuel précède un canal sur lequelnaviguaient les barques sacrées lors des grandes processions.
Celles-ci pouvaient rejoindre Louxor au cours de la cérémonie d'Opet. Il ne subsiste du bassin d'arrivée comblé que la tribune axiale surélevée et le débarcadère. Deux obélisques de Séthi Ier ornaient autrefois les quais. Il n'en reste plus qu'un seul aujourd'hui. L'ensemble du parvis était, sous l'antiquité, planté d'arbres et de bosquets. Les bâtiments s'inscrivent dans un complexe de trois enceintes de brique crue. La plus importante, d'un périmètre de 2.4 kilomètres, renferme le temple consacré au dieu Amon. De nombreuses divinités sont honorées, de manière plus ou moins importante, par des édifices qui leurs sont consacrés. La triade thébaine auquel le temple de Louxor est consacré, Amon, Mout et Khonsou, occupe également ici une place prépondérante. Imaginons notre arrivée sur les lieux. Nous arrivons par le Nil, sur une barque processionnelle qui accoste sur le quai d’un canal de dérivation signalé par deux petits obélisques érigés par Seti II.
Une fois à terre, nos pas nous dirigent tout le long d’un superbe dromos bordé sur chacun de ses côtés par vingt sphinx criocéphales, lions couchés à tête de bélier, le bélier étant l’animal sacré d’Amon.
Les sphinx abritent entre leurs pattes, une petite statue de Ramsès II, portent les noms de Ramsès II et de Pinedjem mais datent probablement d’Amenhotep III.
Le premier pylône, d'une longueur de 113 mètres et d'une épaisseur de 15 mètres, a été construit au quatrième siècle avant Jésus-Christ sous le règne de Nectanebo Ier (XXXème dynastie). Ce pylône construit par les Pharaons de la dynastie XXX ou par les premiers Ptolémées ne présente aucun ravalement. Il présente, sur sa face orientale, l'emplacement de huit cannelures qui servaient à fixer les mâts des bannières.
Le pylône vu de l'entrée du complexe: Un escalier sur la gauche, permettant d'accéder à la tour nord du pylône, offre un panorama remarquable sur Karnak et ses environs. Son accès est malheureusement interdit depuis la chute mortelle d'un touriste.
Ce pylône, le plus grand d'Egypte, est inachevé. Il devait atteindre 32 mètres de hauteur. Ses parois présente un aspect grossier. Les deux môles de grès du pylône symbolisaient chacun une des chaînes montagneuses qui délimitent la vallée fertile, seule partie habitable du pays et qui sont les deux horizons entre lesquels s'accomplissait la course du soleil. La grande porte, qui a perdu son linteau de granit pesant 400 tonnes, donne accès à une cour de 100 mètres de longueur sur 80 mètres de largeur, soit une superficie de 8000 m² qui constitue la plus grande surface consacrée à une cour dans l'antiquité égyptienne. Une inscription dans le passage de la porte, en haut et à droite, rappelle la visite des troupes bonapartistes en 1799.
La cour est bordée de colonnades, de part et d'autre, d'époque bubastite. Chacune d'elles est ornée, à ses pieds, d'une série de béliers, vestiges de la partie orientale du dromos supprimé lors de la réalisation de la cour.
Une niche copte et des rangées de trous horizontaux ayant servis à l'encastrement des poutres d'un plancher apparaissent au-dessus de la façade de pierre. Il s'agit des derniers vestiges d'un couvent construit à l'intérieur du temple à partir du VIIème siècle.
Le temple reposoir de style classique situé sur la droite a été construit par Ramsès III. Le fronton de l'édifice est en forme de pylône dont les sculptures montrent le roi dans sa posture de vainqueur devant Amon. Il écrase les ennemis de l'Egypte enchaînés.
Le triple reliquaire en grès construit sous le règne de Séthi II, situé sur la gauche, servait également d'escale aux barques sacrées de la triade thébaine Amon, Mout et Khonsou. La colonne de 21 mètres de hauteur érigée au centre de la cour est le dernier vestige du kiosque qui comptait 10 piliers papyriformes fasciculés reliés entre eux par des architraves de pierre qui supportaient un simple plancher de bois. Cette ancienne salle hypostyle avait été construite par Jaharqa, un pharaon nubien de la XXVème dynastie.
La colonne de 21 mètres de hauteur érigée au centre de la cour est le dernier vestige du kiosque qui comptait 10 piliers papyriformes fasciculés reliés entre eux par des architraves de pierre qui supportaient un simple plancher de bois. Cette ancienne salle hypostyle avait été construite par Taharqa, un pharaon nubien de la XXVème dynastie des rois "kouchites". Le bloc d'albâtre situé au centre servait de reposoir à la barque d'Amon Rê.
Vue du Portique de Chéchonq Ier depuis la grande cour.
Temple reposoir des barques sacrées de Séthi I. Sethi II fera construire ce "temple reposoir" de barques une dizaine d'années après la mort de Ramsès II. Il était destiné aux barques d'Amon (au centre), Mout (à gauche) et Khonsou (à droite), et se trouvait dans une cour non close devant l'entrée du temple principal à cette époque, celle du deuxième pylône construit un siècle plus tôt par le pharaon Horemheb.
Temple reposoir : Chapelle d Amon.
Le dieu Amon, qui résidait dans le temple de Karnak, se rendait une dizaine de jours chaque année au temple de Louxor lors de la fête d'Opet. On plaçait la divinité à l'intérieur d'un naos posé sur une barque, portée par des prêtres, pour effectuer le trajet. Cette procession, la fête religieuse la plus importante à Thèbes à partir de la XVIIIème dynastie, attirait une foule considérable sur les 2.5 kilomètres parcourus. Les dieux Mout et Khonsou seront ensuite également transportés dans des barques sacrées lors de certaines fêtes. Les deux statues porte-enseigne de Séthi II qui se dressaient devant ce temple se trouvent aujourd'hui au Louvre et au musée de Turin.
Portique édifié par Chéchonq Ier.
La cour est bordée de portiques d'époque bubastite (XXIIème dynastie), composés de colonnes en papyrus fermé.Le portique surmonte une série de béliers, vestiges de la partie orientale du dromos supprimé lors de la réalisation de la cour.
DEVANT LE 2EME PORTIQUE
A la sortie de la grande Cour, le deuxième pylône, attribué à Horemheb, est précédé par deux statues colossales de Ramsès II en granit rose.
La statue en pied située à gauche du portail, d'une hauteur de 15 mètres, comporte une petite statue de sa fille et épouse Bentanta . Elle sera usurpée aux alentours de 1050 avant Jésus-Christ par Pinedjem (XXIème dynastie), l'un des grands prêtres de Thèbes.
Statue colossale de Ramsès II Thoutmosis III fera ériger ce colosse qui sera usurpé par Ramsès II. Le socle de l'autre colosse qui lui faisait face est aujourd'hui vide.
Le temple reposoir de style classique situé sur la droite de la Grande Cour a été construit par Ramsès III. Les reliefs du fronton de l'édifice montrent le roi dans sa posture de vainqueur devant Amon. Il écrase les ennemis de l'Egypte enchaînés. Deux Statues colossales de Ramsès III ornent l'entrée du temple reposoir. D'une longueur de 60 mètres, le bâtiment comprend une cour entourée, sur trois de ses côtés, d'un péristyle ornée de statues osiriaques du pharaon, un vestibule soutenu par quatre colonnes, une salle hypostyle à huit colonnes et trois chapelles destinées à recevoir les barques sacrées.
LE 2eme PYLONE images/im/ka/v1/K16.jpg
Quelque quatre-vingt mètres séparent le pylône I du pylône II. Ce dernier fut édifié par Horemeb et probablement réalisé avec d’anciens blocs de pierre. Fortement endommagé, il est long de 98 m et large de 14 m. A l’époque de Ramsès I, quand débutent les grands travaux de l’ère ramesside, ce pylône figurait l’entrée principale du temple. Dirigeons nous vers la grande salle hypostyle.
Axe divin Est-Ouest ( fin salle hypostyle ).
Axe divin Est-Ouest La Salle hypostyle (Est) est derrière nous).
COUR LATERALE
Les statues d'Amon et d'Amonet (contrepartie féminine du dieu) en grès rouge gardent l'entrée d'une salle à proximité de la chapelle reposoir. Elles sont de la période de Toutankhamon. La représentation du dieu Amon est au visage du roi régnant.
Statue d'Amon au visage de Toutankhamon Le souverain porte la coiffe traditionnelle composée du mortier surmonté de deux hautes plumes. La cheville droite d'Amonet, porte un bracelet formé alternativement de croix de vie et de sceptres ouas .
Deux piliers héraldiques encadrent sanctuaire de la barque qui s'ouvre sur l'axe divin, face au soleil levant.Ils supportaient le plafond de pierre d'un vestibule. Le pilier orné du lys nubien, symbole de la Haute Égypte est placé au Sud, comme la région qu'il évoque. Le pilier du Nord évoque le papyrus des marais du Delta, symbole de la Basse Égypte.
TROISIEME PYLONE
Le troisième pylône borde une cour qui abritera une paire d'obélisques qui marqueront à la fois l'entrée vers la demeure secrète du dieu et la rencontre des directions cardinales du monde, sur lesquelles régnait Amon Doté à l'origine de mâts à oriflammes, ce pylône sera construit à partir d'environ treize constructions antérieures (chapelle Rouge de Hatchepsout, blocs de la chapelle d'Aménophis Ier, blocs de la chapelle de Sésostris )
Reliefs des murs du troisième pylône XVIII dynastie.
Ancienne grande cour de fêtes du temple d'Amon Il existera jusqu'à six obélisques à cet endroit, se dressant au milieu de ce qui était la grande cour de fêtes du temple d'Amon.
La porte du quatrième pylône donne accès à un vestibule que les textes égyptiens nommaient Ouadjyt, "la verdoyante" ou "celle des colonnes papyrus". La base des fûts, encore visible, rappellent que cette partie du complexe était couverte, malgré la présence des deux obélisques de granit rose.
Le vestibule d'intronisation et de montée royale, avec les colosses de Thoutmosis Ier dressés contre les murs latéraux, deviendra une cour sous Hatshepsout. Celle-ci fera rajouter deux obélisques supplémentaires.
Son successeur, Thoutmosis III, enfermera les obélisques de la reine dans une enceinte. Il ne pouvait détruire le symbole des rayons du soleil. La position des rainures de pose sur les socles permet d'affirmer que les obélisques de l'Ouadjyt sont arrivés par le nord et que l'obélisque sud sera dressé avant celui du nord.Reliefs des murs troisième pylône XVIIIème dynastie.
Enceinte de l'obélisque d'Hatchepsout.
Obélisque d'Hatshepsout : sur les quatre faces on observe des inscriptions verticales et des reliefs, entre autres on obtient de précieux renseignements sur les travaux relatifs à la taille et au transport de l’obélisque. La position des rainures de pose sur les socles permet d'affirmer que les obélisques de l'Ouadjyt sont arrivés par le nord et que l'obélisque sud sera dressé avant celui du nord.
QUATRIEME PYLONE
Le quatrième pylône forme, avec le précédent, une petite cour dont il ne reste que des vestiges.
Mur de la cour des obélisques de Thoutmosis Ier.
Cour des Fêtes de Thoutmosis III : La petite cour dont il ne reste que des vestiges, appelée Cour des Fêtes de Thoutmôsis III, abritait quatre obélisques.