LE TEMPLE DE KHONSOU
KHONSOU (le voyageur) Dieux lunaire, maître de la lumière nocturne, Il fut parfois associée à Shou divinité cosmique membre de l'Ennéade héliopolitainne .Plus tard (au Nouvel Empire) dieu de juste vengeance, il fit partie de la triade de Thèbes en tant que fils d’Amon et de Mout .Il lutte contre les forces des ténèbres aux côtés du Pharaon. Au cours de la 19ème dynastie il devient « Khonsou le Conseiller » il fut vénéré comme guérisseur et protecteur des malades. Il est représenté sous la forme d'un jeune homme ou d'un enfant portant une tresse sur le côté, caractéristique des enfants royaux ou divins, d’une momie ou d'un dieu hiéracocéphale coiffé du disque lunaire sur un croissant de lune.
Situation
Sur le site d’origine, durant la XVIIIe dynastie, Aménophis III construisit un sanctuaire qui fut agrandi par ses successeurs. Le Temple de Khonsou a été construit, sous le règne de Ramsès III sur ce sanctuaire en utilisant à la fois de nouveaux blocs de pierre provenant de carrières et d’anciens blocs provenant des dynasties antérieures (principalement XVIIIème).
Ramsès XI et Hérihor construisirent l'avant du temple (le pylône, la cour, et la première salle hypostyle). Beaucoup de reliefs ont été érodée par le temps et modifiés ou effacés par les dynasties suivantes jusqu’à l'époque romaine.
Copie conforme d’un temple égyptien il est très bien conservé. Face au pylône du temple, le pharaon Ptolémée III Évergète fit encastrer dans l’enceinte en briques crues du domaine d’Amon, une porte monumentale qui constituait l’entrée du temple. Appelée Bab-el-Amara, cette porte mesure 21 mètres de haut, et est un des meilleurs exemples de l’architecture ptolémaïque à Thèbes. Vers le Nord un dromos de béliers rejoignait le pylône du temple de Khonsou, vers le Sud un second dromos de sphinx rejoignait la grande allée processionnelle menant sur trois kilomètres au temple de Louxor.
Plan
En avant du pylône, une colonnade grandiose fut élevée par Taharqa (-690-664), probablement en remplacement d'une structure plus ancienne. Il mesure 17 m de haut, 32 de large et 10 d’épaisseur. Sur ses môles on peut voir deux rainures qui logeaient les mâts à oriflammes. Il porte des scènes figurant Pinedjem 1er (XXIe dynastie) et son épouse henouttaouy, faisant des offrandes à Amon, Mout et Khonsou. Dans des scènes plus tardives sur les montants de la porte, on voit Alexandre le Grand faire des offrandes à la triade. Sur son coté gauche se trouve le temple d'Opet
La cour offre sur trois côtés une double rangée de colonnes. Elle a été réalisée par Hérihor, roi et grand prêtre d’Amon de la XXIe dynastie (1080-1074), qui s’est fait représenter avec la déesse Hathor sur le mur droit. Cette cour péristyle donne accès par une porte gravée du nom de Ptolémée IV à la salle hypostyle
Celle-ci comprend huit colonnes papyriformes dont les quatre de l’axe principal sont plus hautes que les autres. Toutes les colonnes sont papyriformes et portent des représentations de Ramsès XI et d’Hérihor. La salle hypostyle protégeait une statue de Khonsou, sous sa forme de babouin.
Grand prêtre d’Amon, Hérihor, un ancien général, portât plusieurs titres importants dont celui de vizir. Il affirma avoir rétabli la « règle devine » à Thèbes et vouloir restaurer la gloire passée de l’Égypte. Hérihor se fit représenter ici de la même taille que Ramsès XI, portant des vêtements généralement réservés su roi. Avec la richesse et l’appui du clergé d’Amon, Hérihor fut l’égal souverain de Haute-Égypte.
Sanctuaire (reposoir de la barque sacrée)
Au centre de cette salle se trouvait un autel ou reposait la barque sacrée de Khonsou. De nos jours il a été déplacé dans la salle des offrandes. Ses murs sont décorés à la gloire de Ramsès IV et de divinités. Un déambulatoire couvert de reliefs, contourne de part et d'autre le reposoir de barque placé dans l'axe du temple.
Salle des offrandes
Derrière le sanctuaire, cette petite pièce consacrée au dieu Khonsou comprend 4 colonnes à 16 cannelures et des reliefs montrant Ramsès III et l’empereur romain Auguste . Elle a été refaite et décoré à nouveau à l'époque ptolémaïque. Au centre des 4 colonnes on trouve l'autel sur lequel était placé la la barque sacrée de Khonsou .
Sur cette face de l'autel le roi "ligature" des plantes "héraldiques" sur le Séma Taoui pour signifier l'union des Deux Terres, Haute et Basse Egypte. , derrière les représentations du roi, la déesse de l'Orient, (à droite), et la déesse de l'Occident (à gauche), lèvent leurs main en signe de protection.
La salle des offrandes est suivie des salles du fond (8 à 10) où les couleurs des décor (le roi et des divinités)ont été bien préservées. L’une des scènes les plus intéressantes, dans la salle de droite (Est), comprend une représentation rare de dieu lion ithyphallique sur le mur gauche (Ouest). La plupart des divinités de ce type sont féminines.
Les Scène des Salles du fond
Première divinité : (Une déesse ithyphallique ???)
1) Sekhmet ou Mout est souvent proposé mais semble peu probable, cependant. Le fait que le personnage n'a pas de poitrine, et des organes génitaux masculins, laisse peu de doute quant au sexe de la divinité. Bien sur la tête de lion fait penser à Sekhmet, mais plusieurs dieux du panthéon égyptien: Aker, Apédémak, Mahé, Néfertoum, et Rê sont parfois dépeints avec la tête d'un lion.
2) Le bras levé et le fléau sont, il me semble exclusif à Amon- Min, il n’est donc pas exclu que cette divinité représente une forme d'Amon-Min.
3) La tête de lionne évoque la fille de Rê et le sexe tendu évoque Amon-Rê. Cette dualité (fille de Rê et Rê lui-même) symboliserait Mout, fille, femme et mère du dieu.
Devant de telles incertitudes le débat reste ouvert quant à son identité
Deuxième divinité : C’est peut être Khonsou. À l'origine divinité lunaire il fut ensuite introduit dans la triade de Thèbes en tant que fils d’Amon et de la déesse Mout
1 Un cobra à corps d'oiseau protège l'anneau Chen sous ses ailes protectrices. Ouadjet, le cobra est la déesse de Bouto, l’ancien sanctuaire du Delta. Sa contrepartie est le vautour, Nekhbet, déesse de Nekhen l'ancien sanctuaire de la Haute Egypte (elles deviendront les symboles de l’unification du pays).
2 Nesout-bity de Ramsès III.
3 Quatrième nom faisant partie de sa titulature il comprend le cartouche ou est inscrit le nom de couronnement. Il est précédé du jonc (nsw) et de l'abeille (bi.tj). Le jonc symbolise la Haute-Égypte et l'abeille la Basse-Égypte. Nsw-bi tj, signifie « Celui qui appartient au jonc (swt) et à l'abeille (bitj) », il se traduit par « Roi de Haute et de Basse-Égypte », il associe le roi à la flore et à la faune symboliques des deux parties du royaume. (L’ensemble se lit de droite à gauche sur le côté gauche)