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LOUXOR

panoloux

 Aquarelle de David Roberts 1839

SITUATION

Située à 687km au sud du Caire, la ville est divisée en trois zones : la cité proprement dit, le village de Karnak à deux kilomètres au nord-est, les nécropoles et monuments funéraires de Thèbes sur la rive occidentale du Nil. L'ensemble forme un véritable musée en plein-air qui n'a pas d'équivalent ailleurs dans le monde. Vivant Denon, qui comptera parmi les scientifiques emmenés par Bonaparte lors de sa campagne d'Egypte, écrira : «Cette ville, dont une seule expression d'Homère nous a peint l'étendue, cette Thèbes aux cent portes, phrase poétique que l'on répète avec confiance depuis tant de siècles, cette ville était encore un fantôme si gigantesque pour notre imagination que l'armée napoléonienne, à la vue de ces ruines éparses, s'arrêta d'elle-même.

Par un mouvement spontané, on battit des mains». Les vestiges, largement enfouis sous les sables, ont été dégagés et réhabilités par Maspero à partir de 1883. Le bourg, qui ne comptait que onze mille âmes en 1900, est aujourd'hui une ville de 150.000 habitants qui vit essentiellement que des revenus du tourisme. Elle dispose d'une autonomie administrative unique en Egypte.

Baptisée par Homère la ville aux cent portes, tant était grand le nombre de ses temples aux entrées monumentales, la ville de Louxor est édifiée sur l'ancienne cité antique de Thèbes fondée il y a quatre millénaires. Son nom vient du mot arabe el-qusur (forteresse, palais ou châteaux selon les guides) qui dérive du mot romain castrum. A l'origine, le nom égyptien était Waset ou Ouaset, dérivé du mot was qui signifie le sceptre, symbole du pouvoir surnaturel des dieux. Le nom de Thèbes date de l'époque grecque. Il laissera la place à celui de Diospolis Magna utilisé au cours de la période ptolémaïque et romaine.

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HISTOIRE VILLE

La ville de Thèbes succèdera à Memphis et deviendra la capitale de la Haute-Egypte à la fin de l'Ancien Empire, sous le règne des pharaons de la XIème et XIIème dynastie. Opposé de longue date à Héracléopolis, la capitale de la Basse-Egypte, le pouvoir thébain réalisera la réunification au cours du Moyen Empire, sous le règne du prince Nebhepetre-Montouhotep Ier qui sera inhumé à Deir el-Bahari. Thèbes devient la capitale religieuse et administrative du royaume.

Les Egyptiens subiront, vers 1700 avant Jésus-Christ, l'invasion des Hyksos d'origine asiatique. Ils parviendront à chasser les intrus plus d'un siècle plus tard, vers 1532 avant Jésus-Christ, sous l'autorité de Kamosé et de son jeune frère Ahmosis. Ce pharaon fondera la prestigieuse XVIIIème dynastie qui marquera l'apogée de la ville de Thèbes et laissera derrière elle un grand nombre de monuments de dimension et de qualité impressionnantes. Tous les rois du Nouvel Empire, à l'exception d'Akhenaton qui installera son pouvoir dans la nouvelle cité de Tell al-Armana, résideront à Thèbes.

Entièrement bâtie en brique crue, la cité comptera jusqu'à un million d'habitant. Capitale d'un empire qui étendra ses frontières qu'aux rives de l'Euphrate, Thèbes va devenir pendant six siècles un immense entrepôt qui amoncellera les richesses placées sous la responsabilité du clergé du temple d'Amon, dieu de la cité. Les religieux administreront un district qui comptera 65 villages, 2000km² de terres, environ 500.000 animaux ainsi que de nombreux ateliers et chantiers navals.

HISTOIRE TEMPLE

Le temple de Louxor, dédié à la triade des divinités de Thèbes Amon, Mout et Khonsou, était relié au premier pylône du Grand temple d'Amon à Karnak par un dromos rectiligne de 2.5 kilomètres bordé de plus de 700 sphinx qui traversait la ville. Il en subsiste les deux extrémités, ainsi qu'un tronçon mis à jour au centre de la ville moderne.

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Les statues portaient des têtes de bélier sous le Nouvel Empire. Elles seront remplacées, lors des travaux de restauration réalisés sous le règne de Nectanebo Ier, par des sphinx classiques à tête de roi à proximité du temple de Louxor. Le dromos aboutissait à un mur d'enceinte aujourd'hui détruit, appelé mur de Nectanebo, percé d'une imposante porte de grès dont il ne subsiste que l'arasement. Cette construction entourait une avant-cour qui a disparu.

On peut apercevoir à la gauche de l'allée des sphinx une petite chapelle romaine en brique cuite offerte au dieu Sérapis le 24 janvier 126 par l'Empereur Hadrien à l'occasion de son cinquantième anniversaire. Ce bâtiment appartenait à l'enclave de l'ancienne avant-cour.

Entreprise sous le règne d' Aménophis III, la construction du temple de Louxor sera confiée à Amenhotep. Le souverain et son architecte disparaîtront avant la fin des travaux.

Toutankhamon, ornera la colonnade de reliefs et fera ajouter, devant la colonnade existante, une cour hypostyle et le pylône monumental.

L'enceinte, beaucoup plus tardive, remonte aux rois nubiens du VIIIème avant Jésus-Christ. Aménophis IV a fait bâtir un sanctuaire "dans le grès le plus fin sur un sol d'argent et un lit d'encens ... avec une vaste cour dont les colonnes sont des boutons de lotus.

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Le temple de Louxor n'était qu'un temple reposoir utilisé une fois l'an, lorsque le dieu Amon quittait solennellement son sanctuaire principal de karnak. Il comprenait une résidence et un palais méridional qui hébergeait le dieu entouré des prêtres à son service. D'une longueur de 260 mètres et d'une largeur d'environ 50 mètres, l'édifice est de dimensions plus modestes que le temple de Karnak.

Le plan de masse respecte parfaitement les constructions de la tradition pharaonique. Il comprend une succession de cours et de salles dont le niveau du sol remonte légèrement en progressant vers le sanctuaire, alors que les plafonds suivent une pente rigoureusement inverse. Les fouilles, entreprises en 1881 par Gaston Maspero, seront poursuivies par ses successeurs. Les ouvriers ont découvert, il y a une vingtaine d'année, une cache qui renfermait cinq statues royales du Nouvel Empire parfaitement conservées. Une vingtaine d'autres statues de divinités et de pharaons, découvertes à proximité, sont aujourd'hui exposées au Musée de Louxor.

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oeil Complexe religieux

 

VISITE GUIDEE

Plan

 

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1 Le Dromos

 oeil Le temple de Louxor, dédié à la tirade des divinités de Thèbes Amon, Mout et Khonsou, était relié au premier pylône du Grand temple d'Amon à Karnak par un dromos rectiligne de 2.5 kilomètres bordé de plus de 700 sphinx qui traversait la ville. Il en subsiste les deux extrémités, ainsi qu'un tronçon mis à jour au centre de la ville moderne.

oeil Les statues portaient des têtes de bélier sous le Nouvel Empire. Elles seront remplacées, lors des travaux de restauration réalisés sous le règne de Nectanebo Ier, par des sphinx classiques à tête de roi à proximité du temple de Louxor.

 

oeil Le dromos aboutissait à un mur d'enceinte aujourd'hui détruit, appelé mur de Nectanebo, percé d'une imposante porte de grès dont il ne subsiste que l'arasement. Cette construction entourait une avant-cour qui a disparu.

 

2  Obélisques et colosses de Ramsès II 

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Aquarelle de David Roberts 1839

 

oeil Après avoir suivi le dromos, nous parvenons devant un superbe pylône précédé de deux colosses et d’un obélisque. Mais le compte n’est pas tout à fait juste puisque, initialement, c’étaient deux obélisques et six statues qui gardaient l’entrée du temple.

oeil Le grand pylône de Ramsès II qui constitue la façade du temple mesure 65 mètres de largeur et 24 mètres de hauteur. Ses deux massifs étaient recouverts, à l'origine, d'un enduit blanc orné de plaques de métaux précieux et d'un décor sculpté peint de couleurs vives. Les bas-reliefs représentent l'incontournable bataille de Qadesh, revue et corrigée par les contemporains de Ramsès II. La tour de droite montre le camp égyptien et le roi tenant conseil avec ses généraux. Celle de gauche le représente sur son char, se lançant à l'assaut des ennemis hittites.

Les hiéroglyphes gravés des registres inférieurs récitent le poème de Pentaour (du nom de son scribe), gravé sur les murs de tous les sanctuaires importants du règne et qui sera l'un des vecteurs essentiels de la propagande.

Il ne reste en place que trois des six colosses d'origine, deux assis et un en pied, taillés dans des blocs de granit rose et gris qui se dressaient devant le pylône de Ramsès II. L'obélisque de granit rose de 25 mètres érigé au premier plan est le frère de celui qui se trouve place de la Concorde. Son socle est orné de quatre babouins.

 oeil Colosses de Ramsès II assis   Statues monumentales  La majestueuse porte du pylône est flanquée de deux colosses en granit, représentations de Ramsès II assis sur son trône.

Devant chaque môle du pylône, quatre autres statues de Ramsès II debout, en granit rose, se partageaient l’espace avec des mâts supportant des étendards.Seul subsiste aujourd’hui un de ces colosses, les autres ayant été allégrement débités aux époques ultérieures, quelques blocs épars gisant encore à proximité. Chaque statue de Pharaon assis était flanquée d’un obélisque de 25 m de haut dont la base atteignait les 2,50 m.

L'obélisque

oeil L'obélisque de granit rose de 25 mètres érigé au premier plan est le frère de celui qui se trouve place de la Concorde. Son socle est orné de quatre babouins.

L'exemplaire parisien érigé au milieu de la place parisienne a été donné à la France en 1831 par Muhammad Ali, vice-roi et Pacha d'Egypte. Le monument, d'un poids de 230 tonnes et mesurant 23 mètres de hauteur, parviendra à Paris quatre années plus tard, sous le règne de Louis-Philippe. Son socle rappelle les moyens techniques et les ruses nécessaires à son transport et son érection sur la place.Le don d'origine portait sur les deux obélisques. Les efforts entrepris pour déplacer le premier exemplaire calmeront les ardeurs des hommes politiques de l'époque et ce n'est que très récemment que la France a officiellement renoncé à faire valoir ses droits sur le deuxième. Les historiens s'interrogent encore sur la finalité de ces flèches de pierre érigées par paires devant les temples du Nouvel Empire. On retrouve des monolithes géants de cette nature devant certains temples solaires plus anciens de la Vème dynastie, mais en exemplaire unique. La forme adoptée symboliserait un rayon solaire.Le sommet de ces constructions - en forme de pyramide - et parfois les parois étaient recouverts à la feuille d'or afin de mieux refléter les rayons du soleil. L'appellation actuelle émane du mot grec obeliskos qui signifie "brochette".

3  Le pylône de Ramsès I

oeil Tout comme dans le temple de Karnak, nous allons retrouver, tout au long de cette visite, des marques du passage du grand Ramsès II.  Lors de la première année de son règne, il décida de construire, en avant de la colonnade d’Amenhotep III, une grande cour qui porte son nom précédée d’un pylône.

oeil Ses deux massifs étaient recouverts, à l'origine, d'un enduit blanc orné de plaques de métaux précieux et d'un décor sculpté peint de couleurs vives.

Les bas-reliefs représentent l'incontournable bataille de Qadesh.

 oeilLe pylône de Ramsès II La tour de droite montre le camp égyptien et le roi tenant conseil avec ses généraux. Celle de gauche le représente sur son char, se lançant à l'assaut des ennemis hittites.

4  La grande cour de Ramsès I

 oeil La cour de Ramsès II a une largeur de 50 mètres  une longueur de 57 mètres.

Après avoir franchi la porte du pylône, nous pénétrons au sein d’une grande Cour, œuvre de Ramsès II. Les murs qui ceignent cette Cour sont gravés des représentations de la Belle fête d’Opet.

Un bas-relief de la paroi sud montre une intéressante image : on y voit une reproduction du pylône entouré de ses deux obélisques et flanqué des deux statues de Ramsès sur son trône, statues dessinées de profil afin de respecter les canons en vigueur du dessin égyptien, ces statues étant, bien entendu, de face dans la réalité.

oeil Sur ses quatre côtés, cette cour est bordée d’une double colonnade accompagnée de onze statues colossales dont certaines datent d’Amenhotep III mais furent réutilisées par Ramsès II.  Il en conçut tout de même deux, en granit noir, qu’il plaça de part et d’autre de la porte  menant à la grande Colonnade.

oeil La cour est entourée de portiques comprenant une double rangée de 74 colonnes à fûts lisses et à chapiteaux papyriformes fermés.

oeil Au fond de la cour, de chaque côté de la porte du second pylône d’Amenhotep III, l’on peut voir deux colossales statues de granit noir de Ramsès II assis sur son trône.

oeil Ces statues sont intéressantes car le socle qui soutient l’une d’entre elles offre la représentation du Sema-Taouy ou Réunion des Deux terres

oeil Colosse de Ramsès II assis   Statue monument.

oeil Cette scène symbolique que l’on voit généralement sculptée sur le flanc des trônes royaux (on le rencontre dès la dynastie I) est formée du signe hiéroglyphique Sema qui veut dire unir, lier autour duquel s’entrelacent, de part et d’autre de la représentation de la trachée et des poumons, les deux plantes héraldiques de la Haute et de la Basse Egypte, le lis et le papyrus.

On peut trouver aussi (dès le Moyen Empire) deux génies au ventre rond et proéminent, symboles de l’Inondation miraculeuse.

oeil Chapelle   d' Hatchepsout.

oeil Sur le côté droit de la Cour de Ramsès II se dresse une chapelle tripartite destinée à recevoir les barques sacrées de la triade thébaine. On l’attribue généralement à la Reine Hatchepsout  Le Grand Ramsès II y déposa encore sa marque en apposant son nom illustre sur les parois de ce monument !

5 Le pylône et la Colonnade d’Amenhotep I

oeil Ce pylône qui est l’œuvre d’Amenhotep III ouvre l’accès sur une majestueuse colonnade conçue aussi par ce Pharaon. Elle est composée de deux rangées de sept colonnes campaniformes (colonnes papyriformes imitant l’ombelle d’un papyrus) qui s’élèvent à près de 21,20 m de haut.

oeil Les parois de cette colonnade sont illustrées des merveilleux reliefs commandés par Toutankhamon et décrivant les fastes de la Belle Fête d’Opet. Ainsi, sur la paroi nord on peut voir Pharaon effectuant libations et fumigations à Amon tandis que la paroi ouest relate le transport des barques de Mout et Khonsou du temple de Karnak jusqu’au débarcadère d’où elles partiront ensuite en direction de Louxor.

oeilLes constructions d'Aménophis III commencent par une colonnade de 14 colonnes papyriformes à chapiteaux ouverts de 14 mètres de hauteur.

oeil Colonnade : On aperçoit très bien la double rangée de 7 colonnes.  oeil  oeilA l'intérieur de la colonnade on est petit....petit.

6  La grande Cour d’Amenhotep II

oeil La grande colonnade conduit à une magnifique cour à ciel ouvert, œuvre également d’Amenhotep III.

oeil Elle est ceinte sur trois de ses côtés par une double colonnade d’éléments papyriformes. En tout, l’on dénombre quatre-vingt-seize colonnes. C’est dans cette cour que l’on découvrit, en 1989, inhumées dans une fosse relativement profonde vingt-six statues datant du Nouvel Empire et de la Basse Epoque.

oeil On exhuma, entre autres, une superbe statue d’Amenhotep III sur un traîneau : son originalité réside dans l’unicité de l’image représentée car il faut y voir, non pas le Pharaon lui-même ainsi transporté mais plutôt sa statue.

oeil Cette cour, de 52 mètres de longueur et de 46 mètres de largeur, est entourée d'une double rangée de colonnes papyriformes fasciculées et cannelées.

7 Première salle hypostyle

oeil La première salle hypostyle de la partie couverte du temple  est le prolongement de la Grande Cour, elle comprend 32 colonnes papyriformes. Elle donne accès à une seconde salle hypostyle, appelée vestibule, qui sera transformée en chapelle du culte impérial par les soldats romains vers 301 après Jésus-Christ.

oeil 1er Salle hypostyle vue  de la Grande Cour.     oeil  oeil 1er Salle hypostyle vue  du vestibule.

8 La Chambre des Offrandes

oeil  oeil La Chambre des Offrandes et le sanctuaire de la barque sacrée

Après avoir traversé une salle soutenue par trente-deux colonnes et qui est le prolongement de la Grande Cour, nous arrivons au cœur d’une première salle hypostyle soutenue par huit colonnes. Au sud de cette salle était prévue une chapelle au sein de laquelle l’on déposait la statue du ka royal lors des fêtes processionnelles.

Puis, dans l’axe du temple, nous débouchons dans la Chambre des Offrandes suivie du sanctuaire de la barque sacrée. A l’est du sanctuaire de la barque, deux salles sont illustrées de l’épisode de la théogamie ou Mythe de la Naissance Royale où l’on assiste au déroulement de toutes les phases qui président à la venue de Pharaon sur terre.

 

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BIBLIOGRAPHIE

Kent Weeks Les trésors de Louxor et de la Vallée des Rois 2005

Christian Jacq   Karnak et Louxor 1998