ABYDOS
Abydos site sacré par excellence, consacré Osiris, est située à 70 km au nord-ouest de Thèbes. Elle porte aujourd’hui encore le nom (dérivé d’Abdjou en égyptien) qui lui fut donné par les Grecs. Elle est située à proximité de l’actuelle ville de Baliana dans la province de Sohag, sur la rive gauche du Nil. Les origines d’Abydos remontent à la première dynastie. Des traces de la civilisation prédynastique de Nagada y ont été découvertes. Elle devint très tôt une cité religieuse de premier plan où les mystères de la mort et de la renaissance furent enseignés. Elle fut toujours un lieu saint. Les rois de la de la 1ere dynastie la choisirent pour lieu de sépulture, dès lors, elle ne cessera d'être une nécropole.
Son dieu local était Khentamentyou le maître des morts. Dès l’Ancien Empire, on le trouve associé à Osiris dont la popularité s’était répandue dans tout le pays. Rapidement l’idée que tout égyptien pouvait devenir un Osiris se répandit. Les rites funéraires jusqu'alors réservés aux pharaons et aux nobles s’étendirent à toutes les classes de la population et Osiris devint un dieu universel. Vers la XIIe dynastie, Osiris le supplante définitivement. Abydos devint le lieu de culte principal d’Osiris car il s’y trouvait une de ses tombes qui abritait sa tête. Là vivait l'âme du dieu de la résurrection (Rappelons qu’Osiris avait été assassiné et dépecé en quatorze morceaux par son frère ennemi, le dieu Seth. Celui-ci les fit disperser aux quatre coins de l'Égypte. C'est pourquoi chaque cité importante du pays possédait, comme relique, une partie du corps du dieu. C’est à Abydos qu’il enterra la tête d’ Osiris)
Au Moyen Empire Abydos devint un grand centre de pèlerinage. Le pèlerinage à Abydos ou on se rendait en barque était indispensable pour faire bénéficier à l’âme du défunt les grâces du grand dieu. Par la suite le pèlerinage devint fictif. Il fut remplacé en gravant la représentation symbolique et magique d’Osiris sur les parois des tombes. Le roi Men-Ma-Ra Seti-Merneptah, père de Ramsès II, possédait au moins quatre temples funéraires; deux d'entre eux sont conservés en majeure partie, les deux autres ne nous sont connus que par les inscriptions. Les grandes villes religieuses de l’Egypte, Héliopolis, Memphis, Thèbes et Abydos, offraient chacune un reposoir à l'âme du souverain décédé.
Les temples de Gournah et d'Abydos permettent de nous faire une idée de l'importance de ces constructions funéraires. Le temple de Gournah avait été commencé par Ramsès I, père de Séti, qui mourut prématurément. Séthi trouva la construction si peu avancée, qu’il ne se crut pas obliger de compléter le monument pour son père; il préféra l'achever pour lui-même.
Séthi mourut avant d'avoir pu terminer son temple d’Abydos. Quand Ramsès II monta sur le trône, ses colonnes n'étaient pas encore dressées sur leurs bases, sa statue gisait sur le sol. Le jeune roi assembla sa cour et lui manifesta sa volonté de reprendre les constructions interrompues. Malgré ces dispositions d'une grande piété filiale, le roi et ses ouvriers se lassèrent et le temple resta inachevé ; le successeur de Ramsès II, Merneptah, fit encore graver quelques reliefs et quelques inscriptions en son nom, puis on ne s'inquiéta plus de la maison de Menmara.
A l'époque copte, une partie de l'édifice est transformée en couvent de femmes, avec église, et plusieurs chambres ont leurs murs couverts d'inscriptions chrétiennes. Mais, l'accumulation des débris des maisons que l'on avait bâties dans le temple, les sables amenés par le vent, avaient lentement enseveli le monument devenu à peu près entièrement invisible; un village arabe le recouvrait en majeure partie au commencement du XIXe siècle. Si étrange que cela paraisse, il échappa complètement aux savants de l'Expédition de Napoléon, comme aussi à Champollion.
En 1878, Mariette écrivait : « Ce n'est pas sans quelque hésitation, qu’en 1862 j'ai entrepris le déblaiement du temple de Séthi. A ce moment, il était, en effet, enseveli et caché presque tout entier sous les sables. Au milieu de la cour principale s'élevait une colline de décombres plus haute que le temple lui-même. Il fallait, pour déblayer un édifice de cette dimension, des efforts constants et prolongés, auxquels je ne me suis décidé qu'en considération de la grandeur et de l'importance du but à atteindre.