Les Chapelles
Elle comporte 6 pans de murs encadrés par 7 portes donnant accès aux sanctuaires .De petits tableaux encadrent les portes et montrent le roi, offrant ses adorations aux divinités auxquelles chacune des chapelles est consacrée. Ilssont ornés de reliefs, qui ont conservé une grande partie de leur peinture originaire.
Le centre de chacun des 6 pans de murs est occupé par une petite niche
creusée dans le mur qui pouvait autrefois se fermer par une porte. Ces niches, étaient destinées à renfermer des statues; leurs parois portent des scènes où le roi adore, orne, encense les divinités. Au-dessus de chaque niche, une scène (registre supérieur) montre le roi au centre des deux divinités qui occupent les sanctuaires encadrant la niche. De chaque côté de celle-ci, on peut voir une représentation du roi avec une divinité de la triade d'Abydos. (Osiris, Isis et Horus ) ou d’un sanctuaire proche.
Quelques registres supérieurs
Ré-Horakhty et Ptah écrivent les années de règne du roi sur les feuilles de l'arbre divin : l’ished. A gauche Ptah reçoit du Roi une statuette du dieu Heh symbole de l’infini, de l'éternité. Il est représenté à genoux les bras déployés soutenant le ciel.
Ré-Horakhty et Amon-Rê.Amon offre au Roi un sabre à lame large et recourbée (cimeterre). Sethi tient par les ailes le vanneau huppé, appelé rekhyt qui représenter symboliquement le peuple du pharaon dans le temple.
Amon-Rê et 'Osiris.Le roi porte ici de nombreux emblèmes de son pouvoir royal. Ce sont : Le pagne à devanteau triangulaire réservé exclusivement au roi. Une perruque courte et bouclée appelée ibès qui cache ses oreilles, elle est ceinte du bandeau seched (pièce d'orfèvrerie en or ou argent). Du bandeau terminé par un uræus, pendent deux rubans. Enfin il porte la couronne divine Henou représentée sous la forme de deux hautes plumes d'autruches, et deux cornes de bélier horizontales.
Panneau entre le sanctuaire d'Osiris et le sanctuaire d’Isis.Isis et Osiris, tous deux sont assis sur un trône archaïque comportant le symbole Sema-Taouy. Ce symbole est composé des deux plantes : Le lotus de la Haute Egypte et du papyrus de la Basse-Egypte. Elles sont nouées autour du hiéroglyphe "sema" qui signifie "unir". Le Sema-Taouy symbolise l’union des Deux-Terres vivant en paix sous l'autorité du Pharaon.Le roi agenouillé, honore Osiris.
Panneau entre le sanctuaire d'Isis et le sanctuaire d'Horus.A gauche du roi Isis, moulée dans une robe ou on peut voir des ailes de vautour, tient dans sa main gauche l'œil de Rê (collier de perles à contrepoids appelé le ménat).Dans sa main droite elle offre un heb-Sed. A droite du roi, Horus tient dans sa main droite un sceptre-uraeus terminé par des plantes héraldiques et 2 serpents portant les couronnes de Haute et Basse Egypte. Il offre également un heb-Sed au Roi
Quelques panneaux latéraux
P2G Sekhmet tout en tenant la main du roi approche le collier de perle ménat près du visage du roi.
P3G La déesse solaire Iousaas approche du visage du roi la croix Ankh et l’Ouas lui insufflant ainsi source de vie et force. Sa tête est surmontée de cornes lyriformes enserrant un disque solaire. Son trône est orné du Sema-Taouy.
P3D L’épouse d’Amon la déesse Mout allaite le roi lui insufflant ainsi une énergie sur humaine. On remarque que le roi n’est pas un enfant car c’est sa fonction et non son apparence physique qu’on a voulu représenté.
P4D La déesse Isis porte Sethy sur se genoux.
P5G La déesse Isis approche du visage du roi l’Ankh lui insufflant ainsi la vie. Le roi porte les emblèmes de son pouvoir royal : Le pagne à devanteau, la perruque ibès, le collier Ousekh, à 9 rangs de perles (symbolisant l'ennéade), quatre bracelets.
En dessous des panneaux latéraux, on retrouve des nomes des processions du Nil. Sous le panneau situé entre les travées d'Amon-Rê et d'Osiris, côté Osiris on trouve le nome 6 : Le crocodile et le nome7 : Le maitre des couronnes.
Le nome 6 : Le crocodile Le nome7 : Le maitre des couronnes
En examinant de plus près, nous pouvons mieux reconnaître leur type ; ce sont de gros et de gras personnages, avec des seins féminins, la poitrine barrée d'épais plis de graisse. Ils sont vêtus seulement de quelques bandelettes retenues par une corde autour des hanches ; un collier et des bracelets complètent leur ajustement. Sur leur tête, on lit le nom du nome qu'ils personnifient. Leur bras gauche porte un plateau chargé de vases à libations, d'aliments divers, et des fleurs qui ne manquent jamais sur les tables égyptiennes; de la main droite, ils tiennent des tiges de papyrus.
Quelques niches: Chacune des niches sur le mur du fond est ornée d’un scène d'offrandes.
Séthy Ier fait une offrande à Ré-Horakhty.
Séthy Ier joint le front d'Amon-Rê d’un onguent medjet. Dans sa main gauche le vase contenant l’onguent. Celui-ci est un mélange complexe de sucs, d’aromates mouillés de vin, chauffé avec des gommes et des résines.
Séthy Ier, coiffé du khepresh, présente de l'encens à Osiris.
Séthy Ier fait une offrande à Osiris-Ounnefer.
Les Sanctuaires
Les salles sont remarquables par le système employé dans la construction des plafonds. Ils sont formés d’architraves monolithes posés à plat d’une paroi latérale à l’autre, puis évidés par le dessous en forme de voute. La voute n’est utilisée que dans les salles funéraires ou elle rappelle le couvercle du cercueil, c’est pourquoi ici dans la cité sainte d’Osiris l’architecte a voulu que les chambres ressemblent à d’immenses sarcophages.
Dans six chambres, il n'y a pas seulement, une identité de construction, mais aussi de décoration. Elles sont ornées d’un même ensemble de trente-six tableaux qui se répètent d’une chambre à l’autre. Seuls les noms et portraits des divinités sont différents. Ces tableaux sont relatifs aux aux rituel divin journalier que le roi devait célébrer successivement dans les six chambres.
Le rituel divin journalier
M. Moret a étudié le rituel du culte divin journalier d'après des papyrus et les scènes figurées d’Abydos. Il y a peu de différences fondamentales entre le rituel journalier du nouvel empire et la cérémonie d'ouverture de la bouche, qui s'accomplissait sur la statue funéraire dès l'ancien empire.
Aussi, M. Moret a pu diviser les multiples actions symboliques du rituel en quelques chapitres. C'est, d'abord, la purification du sanctuaire et du roi prêtre, l'ouverture du naos, l’animation de la statue de culte dieu à laquelle le roi va faire les offrandes. Le roi lui offre des étoffes, de l'encens, des onguents. Il la revêt, la purifie, l'habille, la parfume. Quand tout sera accompli il remettra la statue renouvelée dans le naos. Après une ultime purification, le roi referme les portes du naos et les scelle jusqu'au lendemain. La divinité rejoint son mode mystérieux et silencieux ou il n’y a plus de présence humaine.
Chaque geste est déterminé, chaque mouvement accompagné de formules, peut-être claires pour ceux qui les composèrent, mais tellement déformées au cours des siècles et surchargées de gloses, qu'il faut un long commentaire pour les rendre à moitié compréhensibles. Telle phrase, qui s'applique parfaitement à un dieu, perd la majeure partie de son sens lorsqu'on la transporte à un autre dieu.
Le Roi entrait par le côté droit de la porte, parcourait le pourtour de la salle et sortait par le côté gauche de la porte. Chemin faisant, il adorait la forme locale du dieu en récitant soit devant chacun des trente-six tableaux, soit devant les images et les statues qui devaient exister en nature dans la chambre le texte de l’un des trente-six chapitres. Chacune des célébrations du rituel est faite deux fois : l’une pour la Haute Egypte, l’autre pour la Basse Égypte. Nous présenterons quelques-unes de ces scènes dans les chapelles respectives.
Les Barques solaires
A l'époque du nouvel empire, on constate un grand mouvement d'uniformisation des rites et usages religieux. L'identification d'Amon de Thèbes avec Ra d'Héliopolis et, d'autre part, l'assimilation de la plupart des dieux à Amon-Ra finirent par donner à tous les habitudes du dieu solaire. Tous reçoivent l'usage de la barque solaire. Certains dieux furent cependant réfractaires et Sokaris, notamment, conserva toujours une barque particulière, d'un type très archaïque, fixée sur un traîneau. Dans chacune des sept chapelles est représentée une barque sacrée. Chaque dieu avait la sienne, identifiable par la figure de proue et de poupe .Nous en présenterons quelques-unes un peu plus loin dans leurs chapelles respectives
Photos :
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